Alors que l'industrie du disque et The Pirate Bay s'affrontent dans un procès qui s'est ouvert lundi dernier à Stockholm en Suède, la Norvège voisine s'est immiscée dans le débat par la voix de son ministre de l'Education et de la Recherche, Bård Vegar Solhjell. Mercredi dernier, celui-ci s'est en effet exprimé sur son blog pour la légalisation du partage de fichiers, et pris position pour The Pirate Bay, comme le rapporte aujourd'hui Torrentfreak .
Sa sortie est une réponse à une action de la Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique (IFPI). La semaine dernière, l'organisation en charge de faire respecter les droits d'auteurs de l'industrie du disque dans le monde lançait un ultimatum à Telenor, le plus important fournisseur d'accès Internet norvégien. Elle demandait de bloquer l'accès à The Pirate Bay dans les quatorze jours, en menaçant de l'attaquer en justice en cas de refus. Ce qui a suscité les critiques de Peter Sunde, l'un des administrateurs de The Pirate Bay ( «les gens de l'IFPI devraient être enfermés» ), de l'ensemble des FAI norvégiens, et, donc également, de Bård Vegar Solhje, ministre et membre du SV, le parti socialiste norvégien. «Les artistes doivent être payés pour leur travail , écrit-il sur son blog. Mais nous devons arrêter de se battre contre l'avenir.»
A l'instar des socialistes français qui, mercredi dernier, , réintroduisaient dans le débat la notion de licence globale, Bård Vegar Solhje estime que l'industrie ne doit pas combattre le partage de fichiers, mais au contraire chercher un système qui soit bénéfique à la fois pour les consommateurs et les artistes. «Nous devons examiner comment nous pouvons utiliser cette technologie de manière à garantir des revenus aux artistes» , explique t-il tout en rappelant que les progrès technologiques ont toujours provoqué la peur de la mort de l'ancien format. «Mais la télévision n'a pas tué la radio, le web n'a pas tué le livre, et le téléchargement ne va pas tuer la musique , juge t-il. Au contraire. Le web est génial pour la diffusion de la musique et des autres arts.»
Il a enfin indiqué que le SV allait étudier «la possibilité de légaliser le partage de fichiers de musique, entre personnes privées, et dans un but non-commercial, en l'associant à une une solution de licence qui permettrait de payer les ayants droit» .
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