La ville de Lyon doit voter ce vendredi en conseil municipal une délibération accordant à Google le marché de la numérisation du fond ancien de la bibliothèque municipale, qui possède le fond le plus important en France après la Bibliothèque nationale de France. Un marché gratuit. Google prenant en charge les frais (exorbitants) de numérisation. contre la mise à disposition du fond pour les internautes. Une première en France. La googlisation du savoir est en marche, et elle passe par la BM de Lyon…
C’est à la base un choix économique. Et presque un non choix. Depuis longtemps, la bibliothèque municipale de Lyon cherchait un moyen de valoriser son fond, tout lui garantissant ses conditions de conservations. La numérisation, qui évite de manipuler les ouvrages et permet un accès au plus grand nombre, était la réponse évidente. Sauf que, techniquement et financièrement, elle ne pouvait prendre en charge cette opération. D’où la décision, en 2006, de lancer un appel d’offre pour la numérisation et la mise en ligne sur internet de ce fond. Sans grande surprise dans ce domaine, une seule offre a été déposée, par l’unique société spécialisée dans le domaine et capable de prendre en charge une telle quantité d’ouvrages : Google, l’inévitable.
L’objectif de la BM de Lyon est de numériser 500000 ouvrages sur les 1 350 000 de son fond ancien, dans un délai de 10 ans. Il s’agit de documents antérieurs au XXè siècle et libres de droits. Google devra les numériser à la fois en mode image et en mode texte, dans leur intégralité. L’internaute pourra alors avoir accès aux informations par le mode classique de recherche par page de Google mais pourra également télécharger les œuvres intégralement. En échange, Google devient propriétaire de ces fichiers numériques et dispose d’une exclusivité commerciale pour leur exploitation durant 25 ans.
Google entend à terme numériser et diffuser 15 millions d’ouvrages dans le monde au travers de son projet « Google Print ». Le moteur de recherche a commencé par les bibliothèques anglo-saxonnes et fait sa première grande percée sur les étagères françaises via la bibliothèque municipale de Lyon. Une entrée qui n’est pas sans susciter quelques questions. Sur l’exploitation commerciale de ce fond par Google via la publicité. Et sur les critères de sélection de cette organisation du savoir. Des inquiétudes auxquelles tentent de répondre des projets comme celui de Bibliothèque Numérique Européenne. Mais avec des moyens incomparablement inférieurs.
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Par notre correspondante à Lyon