Last.fm : «Chaque écoute rapporte autant à chaque artiste, qu'il soit une star ou un inconnu»

par Astrid GIRARDEAU
publié le 25 janvier 2008 à 16h39

Grégory Jost est le responsable France de Last.fm. Il a répondu à nos questions sur le nouveau service du site communautaire musical.

Quand les trois écoutes gratuites en ligne seront-elles disponibles en France ?

_ Le plus tôt possible... Nous sommes encore en discussion avec un certain nombre d'acteurs pour étendre le service à la France. En parallèle, nous travaillons avec les labels afin d'essayer d'augmenter cette limite de 3.

L'abonnement sera-t-il une sorte de licence globale ?

_ Une somme forfaitaire mensuelle donnera en effet accès à une écoute illimitée (dans les pays ou le service sera disponible) ainsi qu'à d'autres fonctionnalités supplémentaires.

Sur le programme de royalties, quelle est le taux de rémunération des artistes ?

_ Des royalties sont collectées à chaque fois qu'un des titres de l'artiste ayant souscrit au programme est écouté sur Last.fm. Le montant dépend du service Last.fm sur lequel le titre a été streamé. Les détails, assez compliqués, sont librement consultables sur les FAQ de notre interface artistes, le Music Manager, section Artist Royalties Program . A titre indicatif, la part versée aux artistes via notre programme est deux fois plus importante que celle versée par les radios terrestres commerciales. De plus, ces dernières rémunèrent un très petit nombre d'artistes comparé à nous. Nous rémunérons tous les artistes inscrits au programme et ayant été diffusés au moins une fois.

Pourquoi s'être basé sur la popularité des artistes alors que c'est justement un des points remis en cause dans l'industrie de la musique actuelle (une poignée d'artiste gagnent énormément, et des milliers très peu) ?

_ Notre système est basé sur le nombre d'écoutes réalisées et non le nombre de disques vendus. Ainsi, si j'adore un artiste obscur et l'écoute 100 fois, il sera rétribué pour chacune de ces écoutes même s'il vend très peu de CDs et n'a aucun accès aux médias traditionnels. Ce système est bien plus juste car il prend en compte la popularité réelle d'un artiste auprès de chaque utilisateur, l'intensité avec laquelle il est écouté, et non sur la popularité média ou les classements des meilleures ventes. Les artistes possédant une solide base de fans gagneront toujours plus que les petits groupes inconnus. Chaque écoute d'un de ses titres rapporte autant à chaque artiste inscrit à notre programme de royalties, qu'il soit une star ou un inconnu.

Last.fm s'est créé sur le streaming . Est-ce que vous avez parallèlement des projets de téléchargement ?

_ Les ayants-droit ont déjà la possibilité de mettre leurs titres à disposition de la communauté Last.fm à titre gratuit. Nous proposons à ce jour plus de 200000 titres en téléchargement gratuit parmi lesquels figurent de grands noms tels que Of Montreal, Nouvelle Vague, Mika, Modeselektor, Andrew Bird... ainsi que beaucoup d'artistes indépendants souhaitant augmenter leur notoriété. Nous proposons également aux utilisateurs d'acheter la musique qu'ils écoutent sur le site chez des partenaires.

Que pensez-vous du succès des vos concurrents (notamment Deezer) ? Est-ce qu'aujourd'hui il y a une demande suffisante pour que plusieurs services semblables soient rentables ?

_ Tout le monde veut écouter de la musique ! La demande est énorme, il n'y a aucun doute là-dessus. C'est la raison pour laquelle le secteur de la musique est très encombré et voit chaque semaine son lot de nouveaux arrivants. Le défi consiste cependant à proposer une expérience permettant de satisfaire tous les besoins des auditeurs et passionnés de musique, et ce, d'une manière qui respecte les usages et besoin réels.

Aucun des acteurs ne propose aujourd'hui une expérience musicale aussi complète que celle de Last.fm, avec un catalogue aussi riche (4 majors et plus de 150000 agrégateurs, artistes et labels indépendants dont IODA, the Orchard, Naxos et CD Baby) et en qualité minimale de 128kps. Notre service permet en effet d'écouter de la musique à la demande et via des stations de radios personnalisées en toute simplicité, mais également de créer son profil musical, de participer a une communauté de 21 millions de passionnés et d'obtenir des recommandations de musique, de concerts locaux et même d'autres membres, ainsi que de l'information sur la musique et les artistes eux-mêmes.

Sur le même sujet :

_ - CBS rachète la communauté musicale Last.fm (30/05/2007)

_ - Last.fm : la musique communautaire en VF (19/12/2006)

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