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Libération

Le Danemark teste Internet pendant les exams

par Manuel RAYNAUD
publié le 6 novembre 2009 à 16h55

L'expérience pilote menée au Danemark dans 14 lycées pourrait faire rêver n'importe quel élève français. Depuis la rentrée, ces lycéens, en classe de terminale, peuvent accéder à Internet pendant leurs examens. Pour le gouvernement danois, cette mesure s'inscrit dans la logique de l'évolution de leur système éducatif. Depuis une dizaine d'années déjà, les élèves de ce pays ont troqué le stylo pour la souris et peuvent répondre à certains devoirs directement sur ordinateur.

Pour Sanne Yde Schmidt, qui mène l'opération au sein du lycée Greve situé au sud de Copenhague, il s'agit d'être en phase avec la société d'aujourd'hui : «Si nous voulons être une école moderne et apprendre aux élèves des choses pertinentes pour leur vie, nous avons à leur expliquer comment utiliser Internet» explique-t-elle à la BBC . Même son de cloche pour le ministre de l'Education, Bertel Haarder, qui ajoute, peut-être un peu trop enthousiaste : «Internet est indispensable, y compris lors d'un examen. Je suis sûr que ce n'est qu'une question de quelques années pour que la plupart des pays européens soient sur la même longueur d'onde.»

Si cette mesure réjouit les concernés, elle pose en revanche la question sous-jacente et inévitable de la triche. Bien qu'il leur soit interdit de discuter entre eux, comment éviter que les élèves ne se copient les uns sur les autres ou qu'ils fassent appel à un tiers pour résoudre leurs exercices ? La confiance répond Sanne Yde Schmidt. «La principale précaution, c'est qu'on leur fait confiance. Je pense que le taux de triche est très bas parce que les conséquences d'un tel acte sont très importantes.» Dans le cas où un élève est pris sur le fait, il risque l'exclusion.

Tous les sites sont autorisés, y compris Wikipédia et Facebook, mais les élèves ont l'interdiction de communiquer. S'ils se fendent d'un copier-coller, l'historique de leurs consultations pourrait être comparé à leur devoir. Autrement dit : il ne s'agit que d'une utilisation consultative du contenu sur Internet. De toute façon, la nature des questions a également évolué et mise désormais sur la capacité des élèves à réfléchir et analyser plutôt qu'à régurgiter par cœur des formules ou des dates. En fonction des résultats de cette expérimentation, l'opération pourrait être généralisée à l'ensemble du pays dès 2011.

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