Le feuilleton «Free Mobile a-t-il allumé ses antennes» continue

par Catherine Maussion
publié le 3 février 2012 à 18h58
(mis à jour le 3 février 2012 à 20h20)

Hier, selon nos informations, SFR a écrit à l'ARCEP, le régulateur des télécoms. Ce courrier était accompagné d'environ 3000 mesures, faites sous le contrôle d'huissiers dans cinq villes, dans l'Ouest (Caen, Nantes, ...) et également à Paris. L'opérateur ne s'est pas contenté de détecter si les antennes de Free Mobile étaient allumées. Des appels ont été passés, selon les protocoles habituellement utilisés pour contrôler les obligations de couverture des opérateurs. Il s'agit de vérifier non seulement si le réseau Free est capté par le mobile équipé d'une puce Free, mais si les appels aboutissent dans une proportion significative, et si la communication est de bonne qualité.

Pourquoi la Bretagne ? Parce Xavier Niel a cité cette région comme une zone bien couverte, laisse t-on entendre chez l'opérateur. Selon les relevés communiqués au régulateur, Free Mobile serait très loin de la couverture de 27 % de la population, exigée par son cachier des charges. Ce taux de couverture qui avait été mesuré à l'automne par l'Arcep, avait conduit le régulateur à autoriser Free à émettre. Mais depuis le lancement de Free Mobile, ses concurrents n'ont cessé de mettre en cause le fonctionnement réel du réseau de Xavier Niel.

Le débat se déplace aujourd'hui sur le terrain de la méthodologie. Dans quelques semaines, le régulateur devrait démarrer une campagne de mesures pour contrôler le réseau de Free Mobile. Cela tombe bien. Il s'apprêtait déjà à lancer une nouvelle campagne de mesures concernant les opérateurs en place (Orange, SFR… ). Free sera juste rajouté au lot.

Jean-Ludovic Silicani, le patron de l'Arcep, avait programmé cette campagne concernant Free dès le 25 janvier. De son côté, Eric Besson est monté lui aussi au créneau. Last but not least, le syndicat CFE-CGC/Unsa de France Télécom est revenu à la charge il y a deux jours pour demander l'ouverture d'une procédure de sanction. Sébastien Crozier, le porte-parole du syndicat, conteste l'autorisation d'émettre donnée à Free Mobile et réclame une enquête contradictoire, déniant au nouvel opérateur le droit de poursuivre l'exploitation de son service. Jamais, selon un proche du dossier, dans la longue histoire de l'ouverture du secteur télécom à la concurrence, «la violence des attaques contre un opérateur, n'a atteint ces sommets» .

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