Le nouveau Google, c'est demain !

par Camille Gévaudan
publié le 29 février 2012 à 16h46
(mis à jour le 1er mars 2012 à 9h23)

Aux quatre coins de la galaxie Google fleurissent depuis quelques semaines les messages d'avertissement : «Nouveau ! Règles de confidentialité et conditions d'utilisation» lit-on en rouge, en bas à droite du moteur de recherche. Un e-mail pareillement intitulé a été envoyé fin janvier à tous les possesseurs de compte Gmail.

On ne pourra pas dire qu'on n'a pas pas été prévenus : Google a prévu un mois complet de préavis pour que ses dizaines de millions d'utilisateurs lisent et comprennent la nouvelle politique qui s'appliquera le 1er mars . Soit demain. À cette date, tous les internautes continuant à utiliser un service Google seront considérés comme informés et consentants.

La bascule entraînera deux changements majeurs.

- D'abord, les CGU (conditions générales d'utilisation) des 70 principaux services de Google sont fusionnées en une seule page , brève, claire et compréhensible. Gmail, Google Docs, YouTube, Google Actualités, Google Maps, Android, Google Chrome... Qu'il s'agisse de simples sites, d'un système d'exploitation mobile ou d'un navigateur Internet, tous seront désormais régis par les mêmes règles.

- Par voie de conséquence, Google combinera les informations que ses utilisateurs ont fournies à ces différents services , pour créer des profils de clients uniques et complets. Une même base de données contiendra tout ce dont Google dispose sur un internaute : son historique de navigation, l'historique de ses recherches, ses coordonnées de géolocalisation, ses vidéos préférées, son agenda, les articles qu'il lit, ses téléchargements de livres...

Tandis que la CNIL s'inquiète de ces nouvelles règles qu'elle estime contraires aux directives européennes sur la protection de la vie privée, Google vante l'aspect pratique et les formidables perspectives ouvertes par la chose : en comparant l'agenda d'un internaute, sa géolocalisation et l'état du trafic routier, «on pourra vous envoyer des notifications de rappel si vous risquez d'arriver en retard à une réunion !»

On ne voudrait pas paraître paranos, voire anxiogènes, mais en ce 29 février, il est grand temps de jeter un œil à la masse de données que Mountain View s'apprête à inclure dans votre nouveau méga-dossier personnel. «Cette précaution est extrêmement importante , rappelle l' Electronic Frontier Foundation , car votre historique peut révéler des informations particulièrement sensibles sur votre vie privée : votre lieu de résidence, vos centres d'intérêt, votre âge, orientation sexuelle, religion, vos problèmes de santé et bien plus encore.»

L'historique de navigation et de recherche

Il se trouve sur cette page : google.com/history

Si vous n'avez pas désactivé cette fonctionnalité jusqu'à présent, Google a donc retenu tous les sites que vous avez visité, toutes les recherchés effectuées, ceci dans toutes les sections du moteur de recherche (images, vidéos, actualités, cartes...) et depuis la date d'ouverture du compte Google, qui peut remonter à plusieurs années.

L'historique ici affiché est conservé pour une durée indéfinie sur les serveurs de Google.

Il est possible d'effacer les lignes une par une, mais il est plus radical de cliquer sur «Remove all Web History» . L'enregistrement de l'historique est alors mis en pause, et ne se remettra pas en route sans autorisation préalable. Google gardera toutefois une trace de cet historique sur ses serveurs, de manière partiellement anonymisée, pendant 18 mois.

Enfin, la suppression de l'historique rend inutiles les algorithmes de Google permettant de «personnaliser» la recherche, en suggérant des résultats plus pertinents aux internautes d'après leurs clics passés et leurs habitudes de surf. Ils retrouvent alors, pour une même requête, des pages de résultats identiques à celles des autres internautes.

Le tableau de bord

Tout ce qui n'est pas lié aux recherches est accessible depuis le dashboard , le «tableau de bord» des services Google. Il est accessible à cette page : google.com/dashboard .

Où l'on découvre, par exemple, que Google connaît le numéro d'identification des téléphones (IMEI) Android liés à un compte Google, le nombre d'applications installées et leur historique de mises à jour, la date et l'heure de la dernière activité d'une application, la liste des personnes avec lesquelles on est indirectement en contact via un ami commun sur Google+... sans qu'on ne puisse faire quoi que ce soit pour y remédier, cette fois-ci.

A lire également :

- La Cnil ne veut pas des nouvelles règles de Google

- Google : plus clair, plus pratique... et plus angoissant

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