Le p2p, meilleur ami d'Hollywood ?

par Astrid GIRARDEAU
publié le 4 juin 2009 à 13h28

L'utilisateur de Bittorent, le meilleur ami de Universal, Sony et des autres ? Ainsi sont présentés les résultats d'une étude réalisée pour Vuze, l'un des principaux clients de téléchargement via BitTorrent. Réalisée par Frank Magid Associates, et intitulée Introducing Hollywood's Best Customers (pdf) («Voici les meilleurs clients d'Hollywood»), l'étude conclut ainsi que les internautes utilisant Vuze vont plus souvent au cinéma, louent plus de films, et achètent plus de DVD que la population moyenne d'Internet.

«Nous savons depuis des années que les utilisateurs de Vuze sont de grands fans de divertissement et les premiers à adopter les toute nouvelle technologie. Récemment, nous avons décidé de le prouver, une fois pour toutes. Nous avons entrepris de rassembler des données et de vous comparer à la moyenne des utilisateurs d'Internet» , explique Vuze, sur son blog .

L'étude a été menée aux Etats-Unis sur 693 utilisateurs de Vuze et 606 internautes lambdas (ce qui n'exclue pas qu'ils soient également utilisateurs de p2p), âgés de 18 à 44 ans. Il en ressort que, sur une année, les utilisateurs de Vuze ont été voir 8 films en salles, contre 6 pour les autres. Ils ont loués en moyenne 9 films, contre 7. Et ils achetés 16 DVD, contre 13. Selon ce sondage, les usagers de la plate-forme BitTorrent participent donc respectivement 34%, 34% et 24%, plus à l'économie dite traditionnelle de l'industrie du cinéma. L'étude montre également qu'ils sont particulièrement gros consommateurs de nouveautés technologiques, et ont un réseau social en ligne un tiers plus large que les autres, ce qui en fait des «leaders d'opinion» plus puissants.

«L'industrie du divertissement devrait prendre en compte ces grands consommateurs, et faire davantage pour les inciter à dépenser leurs dollars de divertissement en ligne» , commente Gilles BianRosa, président et co-fondateur de Vuze. Car, si l'étude ne le montre pas, il est conscient que ses clients ne sont, par contre, pas les champions de l'achat de divertissement en ligne. La faute aux DRM et aux prix trop élevés, a-t-il expliqué à Ars Technica. Selon lui, avec des utilisateurs de P2p prêts à dépenser leur argent pour des films, les studios devraient arrêter de se fixer sur le piratage, et développer des offres jusqu'à trouver un modèle, en ligne, qui marche aussi bien que le DVD jusqu'ici.

Sur l'équipement technologique - Frank Magid Associates

Cette étude s'inscrit dans la lignée de l'objectif de Vuze : convaincre les fournisseurs de contenus de s'associer avec eux. «Notre idée, c'est d'utiliser le concept du peer to peer pour proposer un mode de distribution différent, avec une offre qui permet à des fournisseurs de toutes sortes (studios de films, chaînes de télévisions, nouveaux studios indépendants qui se créent sur le net) de distribuer un contenu de haute qualité» , nous expliquait Gilles BianRosa l'année dernière.

Cependant, comme c'est souvent le cas avec des études commandées par le premier intéressé, elle a ses défauts. Pour pouvoir donner des conclusions poussées (et rejoindre les études menées pour les gouvernements canadien et néerlandais ), il aurait fallu par exemple qu'elle soit plus précise sur le panel sondé, par exemple en spécifiant l'utilisation principale (téléchargement de contenus protégés ou non) des utilisateurs interrogés.

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