Vers le très (très très) haut débit

par Astrid GIRARDEAU
publié le 19 octobre 2007 à 19h10

Alors que certains se battent encore avec leur modem 56k, l'Internet2 a annoncé avoir atteint une connexion à 100 Gigabits par seconde (12,5 Go/s). Pour donner une échelle, cela signifie pouvoir télécharger un film en Haute Définition en quelques secondes.

Le projet Internet2 (ou UCAID pour University Corporation for Advanced Internet Development) est un consortium de plus de deux cent sociétés (AT&T;, Intel, Sun, Cisco, etc.) et universités américaines qui travaille à augmenter la vitesse de connexion et à la mise en place d'une infrastructure réseau parallèle à Internet.

La technologie utilisée, le Dynamic Circuit Network , permet d'établir des liens directs entre deux points du réseau seulement le temps de faire transiter des données. Jusqu'ici, limité à un débit 10 Gb par seconde entre deux points, elle devrait atteindre les 100 Gb, grâce à un système permettant de faire circuler, dans un même tuyau, plusieurs rayons lumineux assurant chacun une bande passante de 10 Gb. Et selon Doug Van Houweling, l'un des responsables du projet, ça n'est qu'un début. Les débits devraient atteindre les 400 Gb/s d'ici moins d'un an et demi.

Comme Arpanet (l'ancêtre d'Internet) à son époque, Internet2 est limité, pour le moment, à ses membres et il est utilisé comme terrain d'expérimentation en matière de gestion de réseau. Avant d'envisager une ouverture au grand public, il est avant tout prévu pour des applications scientifiques, par exemple en télé-médecine ou en astronomie pour la transmission d'images de très haute définition. Le nucléaire est également demandeur, il a ainsi été calculé que l'accélérateur de particules LHC suisse, qui sera lancé en mai 2008, nécessitera en continu une bande passante minimale de 1,8 Gb/s.

Internet2 utilise toujours l'IP (Internet Protocol) c'est-à-dire le protocole de communication standard utilisé pour le transfert des données entre les machines connectées sur Internet. Aujourd'hui la version la plus répandue est l'IPv4, qui permet de gérer environ quatre milliards d'adresses différentes. Devant le besoin constant de nouvelles adresses, la pénurie guette. Alors que certains tablent sur l'IPv6 capable de gérer 3,4x10 38 adresses, d'autres cherchent des alternatives à l'IP.

Ainsi un consortium d’entreprises japonaises, dont Toschiba, Hitachi, Fujitsu, KDDI, NEC et NTT, s’est joint à un groupe de recherche et investit 30 milliards de yens ( euros) pour développer une technologie optique qui remplacerait le protocole IP, a révélé le quotidien économique japonais Nikkei. Le programme, qui doit démarrer en novembre, devrait aboutir en 2015 par la commercialisation d’un nouveau réseau qui permettrait de supporter la connexion simultanée de plus de 100 milliards de machines à des vitesses très élevées.

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