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Libération

Le temps de Paroles.net est écoulé

par Erwan Cario
publié le 9 novembre 2011 à 19h45
(mis à jour le 9 novembre 2011 à 19h53)

Vous avez lu l'histoire de Jesse James ? Comment il vécut, comment il est mort... Oulah, on va peut-être s'arrêter là, nous pourrions avoir des problèmes. Après une procédure qui a duré huit ans, la chambre syndicale de l'édition musicale (CSDEM) a en effet obtenu en justice l'arrêt définitif du site Paroles.net, site collaboratif proposant aux internautes les paroles de milliers de chansons. D'après la publication judiciaire présente sur le site Paroles.net , il s'agit d'un accord «signé sous l'égide du juge d'instruction du TGI de Paris» selon lequel « l'animateur du site www.paroles.net maintiendra fermé définitivement son site» . La précision est importante, car l'animateur en question avait déjà fermé les portes de son site depuis avril 2009. François Millet, éditeur indépendant qui anime la commission base de données au sein de la CSDEM a précisé à l'AFP que «des dizaines d'autres sites» du même genre pourraient être à leur tour concernés par une procédure judiciaire.

Toujours selon M. Millet, il s'agissait d'un «business très lucratif qui génère probablement plusieurs centaines de milliers d'euros chaque année et derrière lequel se trouve souvent une seule personne» . Même s'il s'agit d'une estimation difficile à vérifier (et qui semble quand même un poil exagérée), l'enjeux pour la CSDEM est de mettre en avant les alternatives légales qui ont aujourd'hui un peu de mal à se distinguer des très nombreux sites proposant des paroles sans rémunérer les ayants droit. En effet, la chambre syndicale administre par ailleurs une base de données de paroles et la propose à des sites partenaires comme Orange, Purefans ou Greatsong (vous n'êtes pas obligés de cliquer).

Mais cette base est encore loin d'être aussi complète que celles proposées par des sites illégaux renseignées par une foule d'internautes motivés. François Millet explique, toujours à l'AFP, qu'il faudra du temps pour mettre au point un «guichet unique, une base de données avec un grand nombre de titres exploitables chargé aussi de répartir les recettes afin de rétribuer les auteurs» et «simplifier les démarches rendues complexes par le nombre d'interlocuteurs» . En attendant, car c'est sans doute le nerf de la guerre, la CSDEM a entamé des démarches pour demander à Google de déréférencer les sites illégaux qui arrivent en tête des recherches sur les paroles de chansons. Ils ne sont ni les premiers, ni les derniers, à effectuer une telle demande qui n'a pour l'instant que peu de chances d'aboutir.

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