Les FAI danois refusent la riposte graduée

par Astrid GIRARDEAU
publié le 19 septembre 2008 à 16h29

Le 17 septembre dernier, les fournisseurs d'accès danois se sont regroupés pour dire non à la mise en place d'un système de riposte graduée dans leur pays. Dans un communiqué, rapporté par le site Comon , la Telekommunikationsindustrien (Association de l'industrie des télécommunications du Danemark) a indiqué qu'elle refusait de participer à des activités de « détection et de surveillance» .

La Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique (IFPI) est à l'origine du projet, présenté récemment au ministère danois de la Culture. Prenant l'exemple de ce qui se passe en Angleterre -- où les six plus gros FAI ont accepté, en juillet dernier, de tester le système de riposte graduée (ou «3 strikes»)--, elle demande aux fournisseurs d'accès Internet danois la mise en place d'un système similaire. Il s'agit d'une variante du modèle défini dans la loi Création et Internet française : l'internaute pris en train de télécharger des fichiers illégaux reçoit un avertissement. S'il récidive, le débit de sa connexion est ralenti. Et s'il continue, son accès Internet est coupé, et il est interdit d'abonnement chez tous les FAI du pays.

Pour Jens Ottosen, le président de l'association de l'industrie des télécommunications, le projet présenté par l'IFPI a de sérieuses faiblesses. Il pense qu'un tel système est risqué car, selon lui, il n'est pas possible aujourd'hui pour les ayants droit d'identifier précisément les internautes en train de télécharger des œuvres protégées. Il cite par exemple la question de la sécurité des réseaux sans fil. A noter que c'est au Danemark que deux femmes, accusées d'avoir uploadé des fichiers de musique protégés par le droit d'auteur, ont été relaxées il y a deux semaines, après avoir déclaré que leur ligne Wi-Fi avait été utilisée par des personnes inconnues. Dans leur communiqué, les FAI danois ajoutent que les propositions de l'IFPI «-- par exemple le fait de déconnecter les utilisateurs ou de leur interdire l'accès à Internet -- ne sont en aucune façon proportionnées à la situation»

En France, seul le fournisseur Free s'est positionné (très récemment) contre la loi Création et Internet. En juillet dernier, Xavier Niel, cofondateur d'Iliad, la maison-mère de Free, qualifiait ainsi certaines dispositions prévues par cette loi de «liberticides» .

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