Japon: le ministre, les mangas et la bourse

par Sébastien Delahaye
publié le 14 septembre 2007 à 12h41

A l'annonce de la démission du premier ministre japonais, Shinzo Abe, le Nikkei (l'indice de la bourse japonaise) a perdu 0,5%. Mais cette baisse n'a pas concerné pas toutes les entreprises cotées. En effet, celles en rapport avec les mangas et l'animation ont elles vu leur action grimper en flèche. L'action du libraire de mangas Mandarake a ainsi progressé de 13%. Les producteurs d'animés We've et GDH ont gagné respectivement 14% et 8,2%, tandis que Toei Animation gagnait 3%, tout comme Kadokawa Group Holdings, un éditeur de mangas. Le revendeur de jeux vidéo Koei Net grimpait lui de 15%. Le record de la journée était pour Broccoli, un éditeur de cartes à jouer thématiques, dont l'action a gagné 71%.

La raison de toute cette agitation? La rumeur de la nomination du conservateur et ultra-nationaliste Taro Aso au poste de Premier ministre, pour remplacer Shinzo Abe, qui semble avoir particulièrement excité les marchés. Aso est en effet un fervent fan de l'animation et des mangas (il lirait une dizaine de magazine de mangas par semaine). En tant que ministre des Affaires étrangères, il avait fait la promotion du manga à l'étranger en créant notamment le «Prix international du manga». «J'espère de tout mon coeur que le manga, à travers toutes ces œuvres, servira de pont avec le monde» , avait-il alors déclaré. Bien qu'il soit secrétaire général du parti Libéral Démocrate, majoritaire au Japon, la nomination d'Aso n'est toutefois pas encore garantie. Il doit d'abord être élu président de son parti par ses membres avant d'accéder à la direction du pays.

Cette année, Taro Aso s'était également fait remarquer en incitant, deux jours avant le premier tour de l'élection présidentielle française, Ségolène Royal à lire «un petit plus de mangas» , afin de ne pas les réduire à des stéréotypes de violence et de pornographie.

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