Les pages jaunes arrivent en ville

par Camille Gévaudan
publié le 11 mai 2010 à 18h33
(mis à jour le 10 juin 2010 à 12h27)

Le groupe Pages Jaunes n'en finit plus d'innover sur Internet -- ou, tout du moins, d'annoncer des innovations pour son site pagesjaunes.fr . Au mois de février, le PDG Julien Billot annonçait en les qualifiant de «vraie révolution» deux nouvelles fonctionnalités permettant respectivement de personnaliser la page d'accueil du site et de noter les professionnels répertoriés. En mars, le groupe s'illustrait par le rachat du site 123people, souvent critiqué pour son agrégation d'informations plus ou moins privées sur les personnes. Les résultats de recherches dans les pages blanches numériques ont intégré, quelques jours plus tard, un nouveau bloc listant les profils Facebook, Twitter, Copains d'avant, Viadeo, LinkedIn et Trombi de la personne recherchée. Et la semaine dernière, à l'occasion de leur «journée investisseurs», c'est dans le domaine de la cartographie que les Pages Jaunes ont affiché leur ambition pour 2010 : offrir «une nouvelle expérience de la ville en vue immersive» . Le projet porte le nom pas très francophone (et donc très branché) d'«UrbanDive», soit «plongée urbaine».

Et gare aux mauvais esprits qui voudront crier au clone de Google Street View en voyant la photo promotionnelle ! Les Pages Jaunes font figure d'ancêtre dans l'imagerie urbaine et promenaient en ville leurs voitures équipées d'appareils photo des années avant Google. Mais les clichés n'ont servi, jusqu'à aujourd'hui, qu'à illustrer les fiches de professionnels accessibles par la fonction de recherche : à côté du nom et de l'adresse, une petite image (non interactive) montre la façade de la boutique pour aider l'internaute à se repérer. D'autres modes de vue ont été ajoutés par la suite, des images satellite d'InterAtlas à la modélisation des bâtiments en 3D par Archividéo, sans oublier une très esthétique « vue du ciel » photographiée de biais et non à la verticale. Il ne manquait plus qu'une vue «immergée», enregistrée à hauteur d'yeux et manipulable à 360 degrés, pour parfaire le tableau.

UrbanDive, qui devrait être lancé à la fin de l'année 2010, promet de surpasser Street View en tous points. Le communiqué ( PDF ) annonce des photographies «en haute définition» , l'intégration d'informations pratiques et d'annonces commerciales, et surtout, UrbanDive surfera sur la grande mode de la géolocalisation sociale : «L'internaute pourra partager avec ses amis ses lieux favoris et ses expériences ou encore utiliser des applications de jeu dans la ville.» La liste des fonctionnalités est non seulement très large, mais également -- et c'est là la grande surprise de l'annonce -- ouverte. Toute entreprise, ou même tout internaute agile de ses dix doigts, pourra développer une application pour UrbanDive et enrichir son «écosystème» .

Le site Internet sera doublé d'une application pour iPhone et iPad et restreinte dans un premier temps à une version beta sur Paris et Marseille, avant de s'étendre à 150 villes françaises.

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