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Libération

Mauvais bzzz sur la ruche

par Eliane Patriarca
publié le 18 mai 2010 à 18h28

En 2006, aux États-Unis, des centaines de millions d'abeilles désertent leurs ruches, abandonnant une reine en bonne santé, des larves, mais aucune ouvrière. Un phénomène que les scientifiques baptisent «syndrome d'effondrement des colonies» . En 2007, il se manifeste en Amérique du Sud, à Taïwan, en Chine… En Europe, les apiculteurs subissent la disparition de leurs abeilles depuis 2000. Ce déclin massif est le point de départ de l'enquête rigoureuse et dépassionnée de Mark Daniels.

Le réalisateur questionne l'impact de cette «crise globale» : «Un tiers du tonnage de notre alimentation dépend de l'activité pollinisatrice des abeilles» , répond Bernard Vaissière, de l'Institut national de recherche agronomique. Durant huit mille ans, l'homme et l'abeille ont cohabité sans problème, mais aujourd'hui la relation a tourné à la crise. En s'appuyant sur les témoignages d'apiculteurs, d'entomologistes et de généticiens, il inventorie les «suspects» , les facteurs entremêlés du déclin d'Apis mellifera. Avec des images frappantes des immenses champs d'amandiers de Californie, dont la pollinisation nécessite 36 milliards d'abeilles ! En 2005, on y importait 15 000 colonies d'abeilles. Un an plus tard, y apparaissait le syndrome d'effondrement.

Au fil de l'enquête, l'étau se resserre autour des pesticides de dernière génération, qui, même à des doses indétectables, affaibliraient les abeilles, les rendant vulnérables à tout pathogène. L'énigme n'est pas résolue mais pour Mark Daniels, le déclin de l'abeille atteste que «quelque chose s'est cassé dans notre relation à la nature» .

Paru dans Libération du 18 mai 2010

Le mystère de la disparition des abeilles de Mark Daniels

_ Arte, 20 h 35

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