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Libération

Megaupload, le bêtisier

par Camille Gévaudan
publié le 24 janvier 2012 à 11h54
(mis à jour le 26 janvier 2012 à 13h45)

Après la fermeture de MegaUpload et la vaste riposte organisée par Anonymous, petit florilège de réactions lues et entendues sur le web et ailleurs.

«Ce soir je vais m'endormir avec ma paire de menottes sous l'oreiller. Au suivant.»

Pascal Rogard , directeur général de la SACD, sur Twitter

«C’est grâce aux initiatives de notre Président de la République Nicolas Sarkozy que la communauté internationale est décidée à ne plus céder à un certain fatalisme qui pouvait exister en matière de piratage. Cette décision en est une illustration.

L’Histoire de la culture se souviendra de Nicolas Sarkozy comme de “l’homme qui a dit non”.»

Muriel Marland-Militello , députée UMP, sur son blog

«Depuis que la plateforme est indisponible, la colère gronde sur les réseaux sociaux ( #mediaupload

«Les cinéastes de L’ARP espèrent que les partisans d’un Internet entièrement gratuit ont pris conscience que MegaUpload, loin de s’inscrire dans une démarche militante sur la liberté des internautes, n’était motivée que par la recherche de profit pour lequel les blockbusters les plus récents servaient d’appât aux annonceurs publicitaires.»

L'ARP , société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs

«On lit que Megaupload se livrait, à côté d'un trafic d'oeuvres piratées, à certaines activités légales. (...) On peut supposer qu'Al Capone aussi respectait certaines lois, par exemple le code de la route. Etait-ce une raison pour le laisser en liberté ?»

Laurent Joffrin , directeur du Nouvel Observateur

«PEUR SUR LA TOILE»

Direct matin

«Le piratage est un danger pour l’avenir de notre civilisation.»

Muriel Marland-Militello , députée UMP, sur son blog

«Ce qu'ils font ces gens-là, c'est dégueulasse. Ce sont des voleurs qui veulent passer pour des Robin des Bois alors qu'ils détruisent des pans entiers de l'industrie du cinéma, de la chanson... etc. C'est de la démagogie de les soutenir, c'est de la démagogie ! (...) Imaginez que tout devienne gratuit ! Les films c'est de l'argent ! La musique c'est de l'argent !»

Franz-Olivier Giesbert au Grand Journal de Canal+

«On rigolera bien devant nos écrans vides quand plus personne ne sera assez con pour investir des millions dans la création.»

Christophe Courtois , distributeur chez SND, sur Twitter

«Anonymous et des milliers d'internautes s'insurgent contre la fermeture de MegaUpload par le FBI. Si la cause derrière l'action du collectif est juste, faut-il défendre le site? Faut-il ériger son fondateur, qui vient d'être arrêté, en symbole de la lutte contre les ayants droit? (...) Mais ont-ils vraiment besoin d'un symbole comme le Megatruand Kim Schmitz?»

«À noter aussi, l'immédiate réaction de certains activistes du web -- par exemple le groupe Anonymous qui a immédiatement attaqué et bloqué le site du ministère américain de la justice. Tout ceci le lendemain du jour où Wikipédia et Google ont mené des actions pour protester contre un projet de loi contre le piratage : vous le voyez, c'est un combat de titans qui est en train de s'engager entre les géants d'Internet et le gouvernement américain.»

Jean-Bernard Cadier sur BFM TV

«Pourquoi on les appelle les anonymous ? Les lâches c'est bien plus juste. #megaupload»

Pascal Rogard , directeur général de la SACD, sur Twitter

«Manifestement, les défenseurs de la liberté de téléchargement ont du mal à hacker le site de l'Elysée.»

«Par exemple, si un mari utilise sa voiture pour vendre de la drogue, le gouvernement peut la saisir, même si sa femme est copropriétaire. Ne peut-elle cependant pas au moins récupérer son paquet de cigarettes dans la boîte à gants?»

James Grimmelmann , professeur de droit à la New York Law School, sur 20minutes.fr

«Imaginons qu’un magasin vende des légumes qui ne sont pas produits par lui et qu’il n’achète pas aux producteurs. Qui parlerait de la liberté de manger librement des légumes pour tous?»

Michel Hazanavicius , réalisateur, dans le JDD

«Megaupomme ferme ??? Je vais devoir me remettre au poire-to-poire pour téléfruiter.»

«Là on va être grognon contre les Anonymes. On n'aime pas beaucoup les lettres anonymes, c'est pas bien les lettres anonymes, il faut avoir le courage d'apparaître au grand jour et de ne pas faire les coups en douce. Vous avez vu que MegaUpload a été l'objet d'une attaque du FBI, et depuis c'est la vengeance. On cible des sites pour dire quoi ? Pour dire «Attention, la loi c'est nous ! La règle c'est nous ! Nous les pirates qui décidons d'aller sur Internet nous servir et qui ne voulons payer personne, ne pas rémunérer le travail d'autrui.» Eh bien il faut dire à ces anonymes qu'ils ne sont pas des Robins des bois, qu'ils ne sont pas là pour la liberté de la presse, la liberté d'expression ou la liberté du futur. Ils sont là simplement comme des voleurs anonymes -- vous êtes des voleurs ! Et vous savez ce qu'on leur dit ce matin? La République vous rattrapera ! Ah non, ça c'est déjà pris... Mais un jour il y aura un droit mondial du web, il y aura pour tout le monde de la liberté mais aussi des devoirs, de la rémunération pour ceux qui travaillent et notamment les artistes. Ca en sera fini des Anonymes, il faudra qu'ils tombent le masque.»

Christophe Barbier , directeur de la rédaction de L'Express , sur iTélé

(2 heures plus tard...)

«Franchement les anonymous, vous avez rien d'autre à foutre que vous en prendre à un site de presse. Bande de connards!»

Eric Mettout , rédacteur en chef de L'express.fr, sur Twitter

«Ces anonymous, c'est le Klux Klux Klan de l'Internet.»

Pascal Rogard , directeur général de la SACD, sur Twitter

«Cette filiation visuelle avec l’anarchiste qui voulait faire sauter la Chambre des Lords anglaise en 1605, ce mode opératoire guerrier et cette systématisation de la suppression (virtuelle) de ses opposants (légitimes, au sens wébérien) rapprochent les Anonymous du terrorisme. (...) Un parallèle est d'ailleurs de plus en plus justifié : Anonymous serait une sorte d'Al-Qaida du Web. Après tout, Al-Qaida, en arabe, veut dire "la base de donnée".»

Matthieu Creux sur Atlantico

«En France, grâce à la majorité présidentielle et à Nicolas Sarkozy, nous sommes en avance sur le monde entier : nous avons depuis 2010 l’Hadopi.»

Muriel Marland-Militello , députée UMP, sur son blog

«Ce soir je peux l'écrire dans être contredit Hadopi c'est vraiment du #softpower , de vrais bisounours.»

Pascal Rogard , directeur général de la SACD, sur Twitter

«Ceux qui prêchent pour le piratage sans limite sur la toile veulent en fait démanteler purement et simplement la législation [sur le droit d'auteur] qui protège les artistes et qu'ils tiennent pour un archaïsme du monde pré-numérique, c'est-à-dire préhistorique à leurs yeux.»

Laurent Joffrin , directeur du Nouvel Observateur

«Les mesures radicales prises contre MegaUpload ont apparemment été nécessaires en raison d’une situation très différente [de la nôtre]. RapidShare un service d’une légalité absolue, comme SwissCom ou YouTube. Nous offrons un accès à un stockage en ligne que nos clients utilisent pour sauvegarder et gérer leurs données.»

Bonus :

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