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Monte le FLOSS !

Programmation, art et culture du libre se retrouvent au festival make art, du 25 au 30 novembre à Poitiers. Puis au Forum Mondial du Libre, les 1 et 2 décembre à Paris.
par Astrid GIRARDEAU
publié le 23 novembre 2008 à 16h32
(mis à jour le 23 novembre 2008 à 18h09)

Du 25 au 30 novembre, le festival make art s'installe à Poitiers avec une invitation, pour cette troisième édition, «à explorer les abysses des machines réelles et virtuelles ainsi que l'activité cachée des systèmes d'exploitation» . Organisé par le collectif international goto10 , le festival est consacré à l'utilisation des outils et logiciels libres et open source, ou FLOSS (1), dans la programmation et l'art numérique -- soit «aux artistes programmeurs libres, open hardware hackers et autres fétichistes de la ligne de commande» -- autour d'un cycle de présentations, concerts, performances, projections et expositions.

La Maison de l'Architecture accueillera un groupe d'œuvres, entre réseaux et machines dont LevelHead de Julian Oliver (du site Selectparks ). Un jeu de réalité augmentée, en cubes, dont la vidéo de démonstration a récemment fait le tour du web (une plus récente est visible ci-dessous). On pourra également se perdre dans le labyrinthe de pages web, m/e/m/e 2.0 , de Danja Vassiliev, écouter le bruit de la mémoire vive d'une famille de six ordinateurs obsolètes dans Sei Personaggi in Cerca d'Autore de Valentina Vuksic, se laisser emmener dans les questions métaphysiques et introspectives de l'œuvre-logiciel exist.pl de Pall Thayer ou assister à Al Jazari , performance musicale de Live-coding de Dave Griffiths. On le retrouvera samedi soir, pour une session avec ses camarades du collectif Toplap .

LevelHead v1.0 , de Julian Oliver

Côté conférence, on notera l' intervention de Benjamin Jean (cofondateur de Veni, Vidi, Libri ) autour de la législation sur le Droit d'Auteur et les enjeux de la publication des œuvres sous licence libre. Une conférence-mode d'emploi à destination des artistes afin de comprendre les différentes licences existantes.

Également deux après-midi FLOSS+Art , de présentations de logiciels et de projets artistiques, en grande partie sonores. Par exemple din de Jagan Sampath, décrit comme un logiciel visant à jouer de la musique classique indienne en live «par l'application de concepts provenant des domaines de la synthèse d'image, de l'animation et de la synthèse sonore - en particulier des courbes de Bézier pour la construction de formes d'onde et la modulation.» Ou le séquenceur échantillonneur polyrythmique VARISEQ , de Robert Atwood. Le temps d'une improvisation libre, les deux programmeurs sont rejoints par Geraldine McEwan, violoniste de formation classique, pour former Canetoad Orchestra , une «performance de fusion-improvisation» . Autre musicien-codeur, Alex McLean viendra présenter son travail sur la synthèse de vocables ou comment faire de la musique avec du texte.

Comme le veut la tradition, les festivités démarreront par trois jours d'atelier autour du logiciel de programmation Pure Data . Au programme également une soirée-projection , vendredi 28, avec deux documentaires autour du logiciel libre et de l'open source, Revolution-OS (avec Richard Stallman, Linus Torvalds, etc.) et The Codebreakers , suivis de deux courts-métrages réalisés en 100% FLOSS ( Elephants Dream et Big Buck Bunny ).

Dans la foulée, cette fois à Paris, va se tenir les lundi 1er et mardi 2 décembre prochains, le premier Forum Mondial du Libre . Soit deux jours de conférences et de rencontres entre acteurs et utilisateurs de FLOSS. Plus de 150 intervenants internationaux de tous milieux (chercheurs, responsables d'entreprises, politiques, etc.) sont annoncés. Par exemple, Tariq Krim, fondateur de Netvibes , Jim Whitehurst, président de Red Hat , le député européen (Verts) David Hammerstein, et Loic Dachary, créateur de GNA (ancêtre de la Free Software Foundation France ), d' eucd.info et ex-développeur au studio parisien de jeux vidéo Mekensleep ( Soul Bubbles , Pok3d ). Toutes les conférences se tiendront à la Maison de la Chimie. L'accès est gratuit, mais une pré-inscription est nécessaire .

(1) FLOSS pour Free/Libre and Open Source Software rassemble à la fois les logiciels libres tels que décrits et défendus par Richard Stallman (et la FSF ), et les logiciels sous Open Source comme définis, plus tard, par l' Open Source Initiative .

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