Murdoch veut un divorce avec Google et une pension de Microsoft

par Manuel RAYNAUD
publié le 23 novembre 2009 à 17h41
(mis à jour le 24 novembre 2009 à 11h01)

Précédemment dans « Rupert Murdoch contre le reste du web » ... Depuis cet été, l'empereur australien des médias est pris d'une incroyable euphorie. Il est persuadé qu'il va réussir à imposer sa vision du web, une version payante. Dès l'année prochaine, il faudra payer pour accéder aux articles du New York Post , du Wall Street Journal ou du Sun . En somme, de l'intégralité des sites d'informations appartenant à News Corp., le petit bébé de Murdoch. Dernièrement, c'est à Google qu'il s'en prenait , l'accusant de voler son contenu en particulier sur Google Actu. Même si ce dernier s'en moque, le J.R. des médias persiste. Et s'allie.

Et si, dans sa croisade contre ce tout-gratuit du web, Rupert Murdoch s'était fait de Microsoft un précieux partenaire ? Le Financial Times pose la question. D'après le quotidien économique britannique, News Corp. aurait contacté la firme de Bill Gates pour conclure un accord : contre une somme rondelette, News Corp. pourrait retirer le contenu de ses multiples publications sur Google. Cette opération s'appelle une désindexation et dans la guerre des moteurs de recherche, c'est une arme qui pourrait faire des dégâts.

Dans ce cas précis, l'initiative vient de News Corp. Mais Microsoft aurait déjà lancé des invitations à destination d'autres groupes de presse en ligne. L'objectif est le même : les persuader, chéquier à l'appui, de retirer leur contenu sur Google. La raison de ce démarchage sauvage porte un nom, Bing. Car, en appauvrissant l'actuel leader du marché des moteurs de recherche, Google, Microsoft espère ainsi, par effet de bascule, en faire profiter le sien.

Suite à cette nouvelle, la réaction de Matt Brittin, directeur de Google UK, est catégorique : Google peut très bien se passer des revenus issus de l'indexation de ces sites. Le risque est donc doublement stratégique. Pour Microsoft qui espère ainsi mettre des bâtons dans les roues de son concurrent. Mais aussi pour les sites de presse tentés par cette offre et qui risquent de devenir invisibles aux yeux de la majorité. Entre septembre et octobre, Bing a vu sa part de marché augmenter de 9,4% à 9,9% selon des chiffres de ComScore; Yahoo a chuté de 18,8% à 18% et Google a progressé de 64,9% à 65,4%.

En France, depuis plusieurs mois, les éditeurs pestent violemment contre l'utilisation de leur contenu sur Google Actu. Cette opportunité représenterait enfin pour eux un nouveau moyen de valoriser leur présence sur le web. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Sur le même sujet :

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