Nintendo et Sony, les deux rivaux japonais du jeu vidéo, viennent tous deux de publier leurs derniers résultats financiers. Et ils pourraient difficilement être plus différents. Inutile de faire durer le suspense: après l'excellente année de ses consoles Wii et DS, Nintendo prévoit des bénéfices à la hausse, tandis que la division jeux vidéo de Sony accuse une lourde perte.
Sur le seul trimestre qui s'est achevé en septembre, Sony accuse pour sa branche jeux une perte d'exploitation de plus de 592 millions d'euros, principalement due au fait que ses Playstation 3 sont vendues à perte. Pour un peu, la firme japonaise pourrait donc presque se féliciter de ne pas atteindre ses objectifs de vente pour la console. Alors que Sony espérait avoir écoulé 11 millions de PS3 à fin 2007, ils étaient fin septembre tout juste à mi-chemin, avec 5,59 millions de consoles vendues. La Playstation 2 et la PSP, moins chères et dotées d'une plus grande ludothèque, se vendent elles un peu mieux que prévu. A titre de comparaison, sur le dernier trimestre, Sony a vendu 1,31 millions de PS3, 3,28 millions de PS2 et 2,58 millions de PSP dans le monde. Du côté des jeux, même ordre de grandeur: 10,3 millions de titres sur PS3, 12,6 millions sur PSP et pas moins de 38 millions sur la vieille Playstation 2. Des chiffres qui font craindre que Sony ait définitivement raté le passage aux nouvelles consoles. Rien de dramatique pour la firme cependant: malgré les pertes de sa division jeux vidéo, l'ensemble de Sony affiche un bénéfice trimestriel de 451 millions d'euros.
Chez Nintendo, c'est au contraire l'optimise qui prévaut. Sur le semestre allant de mars à septembre 2007, le géant japonais a vendu 7,3 millions de Wii (pour un total de 13,17 millions de consoles) et 13,4 millions de nouvelles DS dans le monde. Ce qui lui permet d'espérer, pour l'année fiscale qui se terminera en mars 2008, un bénéfice de 2,58 milliards d'euros, en hausse par rapport aux prévisions. D'ici là, Nintendo espère avoir vendu 17,5 millions de Wii et 28 millions de DS. Pareil succès était difficilement imaginable il y a un an, avant la sortie de la Wii, quand Nintendo était encore bon dernier derrière Sony et Microsoft. Mais la politique innovante de l'entreprise japonaise, qui a préféré miser sur le gameplay et sur l'ouverture à de nouveaux joueurs plutôt que sur les graphismes et la Haute Définition, semble aujourd'hui payante.