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Libération

Nouvelle victoire pour le blogueur-candidat de Monputeaux.com

Après trois ans de procédures judiciaires, Christophe Grébert a été relaxé en appel des poursuites en diffamation intentées par la municipalité UMP de Puteaux.
par Frédérique Roussel
publié le 8 juin 2007 à 13h07

Trois ans de procédure se sont enfin achevées mercredi pour Christophe Grébert, «le putéolien qui a décidé de l'ouvrir» ( www.monputeaux.com ). Le blogueur, journaliste de profession, 38 ans, a été relaxé mercredi par la 11e chambre de la cour d'appel de Paris qui a confirmé le jugement rendu en première instance en mars 2006, relaxant à la fois le journaliste-blogueur et son coprévenu, le quotidien Le Parisien .

Rappel des faits: en mai 2002, Christophe Grébert ouvre un site personnel au lendemain de la défaite de Lionel Jospin à l'élection présidentielle. Le citoyen de Puteaux (Hauts-de-Seine) décide de suivre au quotidien ce qui se passe dans sa ville, dirigée de main de fer par la famille Ceccaldi-Raynaud depuis 1969 (par Charles, le père, jusqu'en 2004, et depuis par Joëlle, la fille). La prose de Grébert, qui raconte la ville sans fards, des travaux dans la rue Jean-Jaurès à la fermeture d'un bar, ne plaît pas à la municipalité UMP. Quand il ose relater et égratigner ensuite la façon dont se déroule le conseil municipal, la coupe est pleine. On en vient à lui interdire l'accès au conseil en février 2003 et il subit des intimidations diverses. La municipalité finit par porter plainte pour diffamation. Elle lui reproche la diffusion sur le blog d'un extrait du Parisien daté du 26 avril 2004 dans lequel une ex-employée de la mairie qui assigne son ex-employeur devant le tribunal administratif témoigne, et le commentaire qu'il a rajouté.

Pour sa défense, Christophe Grébert, par ailleurs militant PS, a toujours soutenu que son blog témoignait d'un engagement citoyen pour informer les autres administrés sur ce qu'il observait en ville. En 2006, le tribunal correctionnel de Paris avait justifié la première relaxe en relevant notamment que «le prévenu dirigeant le site litigieux à titre purement privé et bénévole n'était pas tenu de se livrer à une enquête complète et la plus objective possible sur les faits qu'il évoquait» .

«Ça fait quatre à zéro» , a réagi mercredi Christophe Grébert, en rappelant être sorti victorieux d'une autre procédure face aux mêmes protagonistes, également en première instance et en appel. En avril, la cour d'appel de Versailles a en effet confirmé la condamnation de Joëlle et Charles Ceccaldi-Raynaud à 2.500 euros d'amende chacun, respectivement pour diffamation et complicité. Ils avaient insinué dans une lettre publiée sur le site de la mairie que Christophe Grébert était pédophile.

Le cauchemar n'est pas près d'être terminé pour les Ceccaldi-Raynaud puisque leur bête noire a décidé de se porter candidat aux élections municipales dans la commune en 2008. «Parce que j'aime ma ville (...), ce sera une candidature citoyenne, et je souhaite qu'elle rassemble très largement» , a-t-il écrit sur son blog, qui demeure comme le modèle historique de la blogosphère locale et citoyenne.

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