Arrivé en février à la tête de Deezer, premier site français d’écoute de musique en ligne, Axel Dauchez a été chargé par les actionnaires de «monétiser» l’activité, en la faisant migrer d’un modèle gratuit financé par la publicité à un modèle payant, à l’abonnement. Il explique le rapprochement de Deezer et Orange.
Quel est le sens de l’accord passé avec Orange ?
_ Le plus important n’est pas l’entrée d’Orange au capital de Deezer, mais l’accord passé pour distribuer notre formule payante via les offres de cet opérateur. Elle pourra être incluse dans les offres mobiles et Internet d’Orange. Cela peut nous permettre de gagner des centaines de milliers d’abonnés.
Deezer reste surtout un modèle gratuit, non ?
_ Nous avons 25 000 abonnés payants, ce qui est peu au regard des 6 à 7 millions de visiteurs uniques qui se rendent sur Deezer chaque mois. Notre audience, de masse, est comparable à celle d’un média comme Virgin Radio, mais avec le développement de l’Internet mobile et des services très puissants qui peuvent y être associés, il devient possible de faire passer une partie de nos usagers vers un modèle de musique payante, accessible sur n’importe quel support et illimitée.
Qu’apportez-vous à Orange ?
_ Un nom et un service musical ultraleader sur son marché, avec une offre payante, ce dont ne disposait pas Orange avec son service Wormee. Orange va nous permettre de nous développer et nous leur apportons une nouvelle offre de contenus qui les aidera à recruter de nouveaux abonnés en se distinguant vis-à-vis de la concurrence.
Comment faut-il comprendre l’entrée d’Orange au capital de Deezer ?
_ Elle scelle notre alliance et sera autour de 11% et non pas 20%, comme on l’a entendu. Cela va crédibiliser notre image et nous permettre de nous développer à l’international face au suédois Spotify et demain iTunes, dont le modèle de téléchargement à l’unité devrait vite connaître de fortes évolutions.
Paru dans Libération du 23 juillet 2010.