Menu
Libération

Pagejaunes.fr, communautaire de façade

par Andréa Fradin
publié le 10 février 2010 à 19h16
(mis à jour le 10 février 2010 à 19h21)

«C'est une vraie révolution» . Et c'est Julien Billot, le big boss adjoint de Pages Jaunes et responsable Internet du groupe français qui vous le dit. Aujourd'hui 10 février, pagesjaunes.fr a lancé deux nouveautés sur son site: d'un côté la possibilité de personnaliser la home page en fonction de sa «ville d'accueil» , et de l'autre, de noter et commenter les professionnels inscrits. C'est dans l'air du temps, pagesjaunes.fr verse dans le réseau social. «Internet fonctionne comme ça aujourd'hui, non ?» nous explique un porte parole. Et tout ça n'est pas sans soulever quelques petits soucis d'ajustement.

Ainsi, si votre médecin n'a pas détecté la grippe A qui a ruiné votre hiver, si votre avocat est un incompétent fini, et bien vous ne pouvez rien faire. Sont exclues automatiquement des notations et des commentaires les professions réglementées médicales et juridiques, les lieux de culte et l'administration. Au total, 288 catégories hors-jeu, sur 1800. Un tri sur le volet qui ne dépend que de critères sélectionnés par le groupe. Ceci étant dit, pagesjaunes.fr laisse aux professionnels qui souscrivent à ses services la possibilité de désactiver l'intégralité des commentaires et des notes, positifs ou négatifs. La libre expression des utilisateurs reste tout de même prioritaire, la fonction étant activée par défaut. Sur les trois mois de test qui ont précédé cette annonce, et parmi les 40000 avis laissés, aucun professionnel ne s'est plaint du dispositif, à en croire le groupe d'annuaires.

Alors, on en fait quoi de toutes ces notes ? A priori rien. Du moins pour le moment. Car si pagesjaunes.fr veut se rapprocher de ses utilisateurs en quête d'informations, le groupe veut aussi chouchouter ses clients, qui dépensent une petite fortune pour obtenir un encart sur le site. Donc hors de question d'établir un classement des meilleurs restos du coin à partir des notations des internautes, sous peine d'en froisser quelques uns. Une évidence pour Pages Jaunes: «Vous comprenez bien qu'on ne peut pas faire ça directement. Par contre, les commerces à proximité de la ville d'accueil de l'utilisateur seront mis en avant sur sa page personnalisée, mais de façon aléatoire» . Le groupe laissera aussi la possibilité à l'internaute de trier cette liste aléatoire... en fonction des notations. Le problème est contourné.

Ces nouvelles fonctionnalités ne sont que le premier pas vers un groupe Pages jaunes toujours plus contributif. Prochaine étape: mars 2010. Cette fois c'est pagesblanches.fr qui devrait passer à la moulinette du 2.0 avec la possibilité d'enrichir son profil avec «des informations provenant de certains grands réseaux sociaux» . Mais qui donc ? Le mystère reste entier... L'objectif du groupe n'est cependant pas de créer un Facebook à la française, mais de mettre leur mission initiale, «la mise en relation» , au goût d'Internet.

L'affaire est à suivre, en gardant à l'esprit que le groupe d'annuaires est un acteur de poids dans le paysage hexagonal. En octobre dernier, il se plaçait cinquième dans le classement des sites les plus visités en France, derrière Google, Microsoft, France Télécom et Facebook.

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique