Pandora, la musique en ligne assignée à résidence

Ce matin, des millions d’utilisateurs de Pandora, un service de découverte de musique en ligne, ont reçu un mail de son fondateur les informant qu'il ne pourra désormais plus fonctionner, en dehors des Etats-Unis.
par Astrid GIRARDEAU
publié le 3 mai 2007 à 12h41
(mis à jour le 15 janvier 2008 à 16h45)

Ce matin, des millions d'utilisateurs de Pandora , un service de découverte de musique en ligne, ont reçu un mail de Tim Westergren, son fondateur, les informant qu'il ne pourra désormais plus fonctionner, en dehors des Etats-Unis. «Nous sommes très tristes de devoir faire cela, mais il n'y a pas d'autres alternatives» annonce t-il.

Dans le mail, Tim Westergren impute tout d'abord cet arrêt aux limites des droits de licence. Après avoir rappelé que Pandora a toujours fait en sorte «d'honorer les lignes de conduite, telles que déterminées par les législateurs et régulateurs, artistes et compositeurs labels et éditeurs» , il explique que les droits détenus par Pandora ne permettent pas une diffusion du service en dehors des Etats-Unis. Et, qu'il n'est pas possible d'obtenir une licence globale au niveau international. Aux Etats-Unis, la diffusion de la musique streamée de Pandora est définie par une licence au niveau fédérale — Section 114 de la Digital Millenimum Copyright Act (DMCA) — qui fixe un cadre juridique au paiement des ayants droits. Mais, au niveau international, il n'existe pas de telle licence, ni cadre juridique.

Pour obtenir les droits de diffusion dans tous les pays, Pandora devrait négocier, pour chaque chanson, avec chaque partenaire (éditeur, label,…) de chaque pays. On comprend leur réticence devant une telle démarche. Bonne nouvelle cependant pour le Royaume-Uni et le Canada, où les négociations engagées depuis deux ans devraient permettre de rétablir le service.

La deuxième raison invoquée sont les coûts de fonctionnement, à la fois en bande passante et en royalties - payés pour chaque écoute. A ce sujet, à l'instar de nombreux services de musique en ligne, Pandora participe activement à la pétition contre la RIAA (Recording Industry Association of America), l'association représentant les principales maisons de disques américaines, qui veut réviser à la hausse le tarif des royalties.

Pour l'instant, la diffusion est toujours active en France mais devrait cesser au fur et à mesure de la journée dans tous les pays concernés. La localisation géographique des utilisateurs se fera via leur adresse IP (identifiant unique d'un ordinateur sur Internet). Même si cela n'empêchera pas les plus tenaces de passer à travers, la plupart vont probablement se rabattre sur les autres services similaires, last.fm , radio.blog.club , BlogMusik , etc. Le problème est une fois de plus repoussé.

A lire également :

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