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Libération

Pare-feu OpenOffice : Christine Albanel est visionnaire !

par Camille Gévaudan
publié le 18 juin 2010 à 16h03
(mis à jour le 18 juin 2010 à 16h05)

C'était le 1e avril 2009 , mais elle ne rigolait pas du tout : Christine Albanel, alors Ministre de la Culture et de la Communication, expliquait avec une grande expertise informatique qu'il est tout à fait possible de rendre le «logiciel de sécurisation» compatible avec les systèmes libres : «Les logiciels libres peuvent aussi être assortis de pare-feux. Ainsi, au ministère de la culture, nous utilisons le logiciel libre Open Office, et un logiciel de sécurisation l'accompagne. Les éditeurs de logiciels libres fournissent les pare-feux, et même des pare-feux gratuits.»

À tous les internautes qui ont hurlé de rire sur le moment et qui se sont moqués pendant un an, on peut maintenant l'annoncer : le pare-feu OpenOffice existe vraiment ! C'est Pierre Chifflier, blogueur plus connu sous le nom de Pollux , qui l'a programmé de ses propres doigts à la suite d'un défi qu'on lui a lancé au SSTIC 2010 (symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications). Et comme il l'explique fièrement, c'est «pas un truc codé à l'arrache, nan, un vrai pare-feu avec un design, toussa» ! Plus précisément, le logiciel de sécurité est camouflé dans l'interface-même du tableur OpenOffice.

OOWall , de son petit nom, filtre les paquets de données qui transite par le réseau et affiche son activité, en temps réel, dans les cellules et l'histogramme du tableau. Un lecteur («Totoffe») a même fait une chouette proposition de logo, en fusionnant les oiseaux d'OpenOffice avec le bouclier rouge symbolisant la sécurité :

Évidemment, c'est le geste qui compte et l'efficacité n'est pas vraiment au rendez-vous ( «c'est tout simplement assez lamentable, j'ai environ 10 paquets par seconde» ) mais en bon militant du logiciel libre, Pierre Chifflier a publié son code source et lancé un projet sur le site Github pour le partager -- et donc l'améliorer -- avec d'autres développeurs. Et pourquoi pas, dans quelques mois, une labellisation par l'Hadopi ?

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