Menu
Libération

Google Earth : Paris modélise son futur

par Sophian Fanen
publié le 13 décembre 2011 à 12h19

Survoler Paris et sa région jusqu'au port du Havre, planer au dessus de la Défense telle qu'elle sera dans quelques années, découvrir le futur quartier des Halles d'un peu plus près... La «maquette numérique» Paris, métropole 2020, présentée hier au sein du Pavillon de l'Arsenal, la structure municipale chargée de documenter et d'exposer l'histoire urbaine de la capitale française, est ambitieuse et se dédouble en ligne dans un add-on de Google Earth à télécharger.

Dans sa version physique, elle est vaste de 37 mètres carrés et se compose de 48 écrans posés à plat, à l'image des maquettes traditionnelles en plâtre qui prennent la poussière dans tous les offices du tourisme de France (un sort auquel n'échappe pas la vieille maquette du Pavillon de l'Arsenal, déplacée dans un recoin après presque vingt ans de bons et loyaux services). Autour, plusieurs pupitres tactiles permettent de naviguer dans la carte. Sous les écrans, 17 ordinateurs font tourner 48 versions de Google Earth. Le rendu est étonnamment fluide: on se promène au doigt de Bercy à Montmartre, de la friche du pont Cardinet au quartier de la Bibliothèque nationale de France.

Les détails du futur quartier de la gare d'Austerlitz. CC BY Sophian Fanen

Sur l'écran géant, les monuments et grands bâtiments parisiens sont mappés en 3D, les autres devant l'être au fur et à mesure grâce à l'aide des internautes (un peu geek et un peu courageux) de la communauté Google Earth. On trouve aussi le tracé des lignes de métro et de RER, les gares et les stations Vélib'. Ça c'est pour l'existant, impressionnant à cette échelle mais qui n'est après tout qu'un Google Maps géant.

Une couche de données supplémentaire y ajoute une localisation détaillée des quartiers en cours de rénovation dans la ville, qui fait apparaître dans leur environnement urbain des bâtiments tels qu'ils seront une fois construits. C'est notamment le cas de la tour Phare de La Défense, qui doit pointer à près de 300 mètres de hauteur en 2016. Chaque bâtiment virtuel ou projet global (1300 sont accessibles pour ce lancement) est accompagné d'une fiche d'informations -- qui ne sont malheureusement pas toujours à jour.

«Lorsque nous avons commencé à réfléchir à notre nouvelle exposition permanente, Paris, la métropole et ses projets, qui quitte les seules limites de la capitale pour englober toute sa grande région, il nous a paru nécessaire de travailler également sur une maquette moderne,» explique Dominique Alba, la directrice générale du Pavillon de l'Arsenal. Quelques salariés du bureau parisien de Google ont rejoint ce projet, y travaillant pendant les fameux 20% de temps que chaque googler peut attribuer à des projets personnels, avant que la maquette numérique de Paris ne devienne un projet officiel de la marque. La technologie à 48 écrans est quant à elle fournie par l'équipementier urbain Decaux.

«Nous avons travaillé avec Google USA, qui nous a fourni la toute dernière actualisation des images satellites de Paris, mises en ligne la semaine dernière, détaille Pierre Lebeau, en charge du dossier chez Google France. En y ajoutant la visualisation du Paris à venir, c'est la première fois que nous créons une carte capable d'afficher non seulement le passé et le présent d'une agglomération, mais aussi son futur.» Un avenir quasi acquis, puisque seuls les projets qui ont déjà un permis de construire sont choisis pour apparaître.

La fusion de cette technologie avec les données fournies par le Pavillon de l'Arsenal, reprises d'acteurs parisiens comme les bailleurs (publics et privés) ou la RATP, est encore en construction mais laisse entrevoir des possibilités profondes. Dans la version en ligne, les internautes peuvent ainsi utiliser l'API de Google Earth pour y ajouter n'importe quelle couche supplémentaire de données, désormais de plus en plus faciles à exploiter grâce à l'ouverture en cours de portails de données publiques.

La maquette numérique de Paris est visible à partir du mercredi 14 décembre dans le cadre de l'exposition permanente du Pavillon de l'Arsenal .

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique