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Partage de vidéos : vers la fin des procès ?

Dailymotion, Universal, Myspace et autres forment un pacte autour du partage de vidéos sur le net.
par Sébastien Delahaye
publié le 19 octobre 2007 à 17h49

Un an après le rachat du site Youtube par le géant Google, le secteur du partage de vidéo en ligne commence à s'organiser. Plusieurs créateurs de contenus viennent de former avec une poignée de sites une nouvelle alliance (User Generated Content Principles, alias UGC), dont le but est de définir les grandes lignes du partage légal de vidéo. Côté ayants droit, on retrouve quelques gros noms comme Disney, Viacom, NBC Universal, la Fox ou encore la chaîne américaine CBS. Côté sites, il y a Myspace (sans surprise, puisqu'il appartient, tout comme la Fox, à Rupert Murdoch), Veoh, Microsoft avec son site Soapbox, ainsi que le Français Dailymotion (lire notre interview) . Du côté des absents de taille, quelques majors (TimeWarner, Sony, Paramount) et surtout Google. Le géant américain a lancé mardi une nouvelle technologie de dépistage des contenus vidéo protégés, mais, après avoir participé aux négociations de l'UGC, a préféré ne pas signer la charte. Pour l'instant, en tout cas. Selon Martin Rogard, directeur des contenus de Dailymotion : «tout le monde serait très content que Youtube rejoigne la charte.»

Les principes de l'UGC, que doivent respecter tous les signataires, instaurent un respect affiché de la propriété intellectuelle, mais aussi l'utilisation obligatoire (même sans accord avec les ayants droit, un point susceptible de gêner Google) de technologies de détection des contenus d'ici fin 2007. Mais le point le plus intéressant reste l'obligation pour les sites de conserver les données de connexion de l'internaute ayant mis en ligne une vidéo dont il ne possède pas les droits, et ce durant 60 jours. Le site doit également fournir à l'ayant droit, sur simple demande de sa part, ces coordonnées. Une clause heureusement impossible en France, où une telle demande doit d'abord passer par la justice.

Par ailleurs, tous les membres de l'alliance UGC s'engagent, dès lors qu'ils respectent les règles, à ne pas s'attaquer entre eux, même dans le cas où certaines vidéos sont mal filtrées. Une clause de trêve intéressante, puisque NBC Universal et Veoh, tous deux membres de l'UGC, sont actuellement en bisbille : en août, le site Veoh a porté plainte contre Universal, qui a contre-attaqué avec sa propre plainte le mois dernier. Des plaintes susceptibles d'être levées maintenant que les deux ont signé la charte. Google pourrait donc voir un intérêt à rejoindre l'alliance: Viacom, autre signataire, lui réclame un milliard de dollars en dommages et intérêt pour violation de copyright.

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