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Libération

Petite guide à l'usage des apprentis Yes Men

On peut tous (ou presque) devenir Yes Men. Démonstration.
par Marie Lechner
publié le 15 septembre 2009 à 18h24

Vous aussi devenez le cauchemar des multinationales, le caillou dans la chaussure du capitalisme sauvage : les Yes Men vous livrent quelques techniques de guérilla .

Corrigez une identité . Créez un faux site web avec une URL similaire à celle de votre cible, qui imite son style et ses contenus, mais avec plus de véracité et d'honnêteté quant à ses agissements. De préférence, choisissez une cible qui touche un certain public et suscitez une prise de conscience chez eux. Puis attendez qu'on vous contacte…

Créez une campagne de pub qui restaure la vérité . D'Adbusters au Billboard Liberation Front en passant par Banksy, il y a mille et une manières de corriger les images que les sociétés aiment donner d'elles-mêmes en les détournant. Essayez de faire de même.

Hackez une conférence virtuellement . Trouver un «backchannel» Twitter d'une conférence digne d'intérêt (messages en direct d'une réunion) et commencer à poster des réactions. Les échanges les plus pertinents, drôles et révélateurs seront récompensés.

Infiltrez une conversation . Allez à un congrès et faites comme si vous étiez l'un d'entre eux. Puis engagez une discussion drôle et révélatrice que vous filmerez. Par politesse, vous flouterez le visage de votre interlocuteur, c'est l'événement que vous visez, pas la personne.

Créez une édition spéciale de journal . Imprimer un faux journal n'est pas aussi si dur qu'il y paraît. Ça a d'ailleurs été fait plusieurs fois et la presse a, à chaque fois, rapporté l'événement.

Faites croire que vous travaillez pour l'ennemi . Achetez un tee-Shirt Esso sur le Net et traînez à une station essence locale. Quand les gens s'arrêtent prendre de l'essence, parlez-leur. Par exemple : «L'argent que vous dépensez aujourd'hui nous aidera à vaincre les indigènes d'Alaska et à exterminer le violent ours polaire du Grand Nord. Merci.»

Présentez un produit dans un salon. Les salons peuvent être une bonne rampe de lancement pour un produit que vous ne voudriez surtout pas voir dans le commerce. Prenez le cas du fusil Sniper ID. Une poignée de trouble-fête danois, représentants de la société fictive Empire North, ont imaginé un revolver qui tire des puces GPS sur les manifestants pour que la police puisse retrouver leur trace. Ils l'ont présenté à un salon de l'armement chinois et la presse s'est beaucoup inquiétée quant à la liberté et au respect de la vie privée. Bien sûr, il y a eu un petit problème : ils ont trouvé des clients.

Paru dans Libération du 15 septembre 2009

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