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Libération

Pomplamoose, c’est frais

Depuis 2008, ce jeune groupe pétillant exploite les réseaux sociaux et vit de ses ventes sur le Net.
par Astrid GIRARDEAU
publié le 8 novembre 2009 à 14h02
(mis à jour le 8 novembre 2009 à 14h05)

Pomplamoose n'a ni maison de disque ni studio. Depuis sa création, en juin 2008, le jeune duo américain utilise Internet comme outil de distribution et de promotion de sa musique. Et, chose rare, il en vit. «Tout ce qu'on gagne vient de ce qu'on vend sur iTunes et MySpace . Et presque tous ceux qui achètent nos chansons viennent de YouTube . Alors, c'est vraiment grâce au Net qu'on n'a pas [encore] crevé de faim.»

Pomplamoose, c'est elle - Nataly Dawn, beau timbre et joli minois - et lui - Jack Conte, instrumentaliste talentueux. Ce sont aussi des créations et des reprises (de Single Ladies de Beyonce ou la Vie en rose d'Edith Piaf). Et c'est un home studio dans lequel ils enregistrent leurs chansons et filment leurs clips, rebaptisés «VideoSongs». Un concept rapidement devenu leur marque de fabrique. «L'idée est de montrer au spectateur exactement ce qu'il est en train d'écouter , raconte Nataly Dawn. Si on entend quelque chose, on le voit aussi. Et si on voit quelque chose, c'est qu'on l'entend, il n'y a pas de doublage.» Ainsi, chaque «Videosong» est, à l'écran , divisée en plusieurs zones dans lesquelles on les voit jouer et chanter. Une idée simple qui fonctionne. Et de surcroît rapide à réaliser, Nataly montant elle-même les vidéos. «C'est bien pour tout le monde et nos fans sur YouTube ne doivent pas attendre longtemps pour avoir des nouvelles chansons.»

Pourquoi YouTube ? «C'est le seul moyen de diffusion qui corresponde à notre musique », explique Nataly. Nos compositions dépendent aussi bien du visuel que de l'audio. Quand on écrit les chansons, on imagine l'effet à l'image que les différents sons et instruments produiront. C'est aussi un moyen pour nous de garder le contact avec tous ceux qui écoutent (et regardent) notre musique. On fait des concours, par exemple pour le design de la pochette de notre premier album.» Forte de sa jeune expérience, elle pense que la plupart des musiciens devraient «au moins essayer» ces outils que sont YouTube, MySpace, e-junkie ou iTunes pour propager leur musique. «A mon avis, c'est le seul moyen de diffusion qu'il reste aux artistes indépendants.»

Formé à Stanford, le gentillet duo fonctionne à la complicité et au hasard. «Une amie américaine qui apprenait le français à Paris m'a dit que "pamplemousse" était son mot préféré.» Et le nom du groupe était trouvé. Idem pour les compositions : «Jack commence à jouer des accords et, tout d'un coup, je chante : "Oh, Mary I'm not coming home too soon" (1). Je ne sais pas d'où ça vient. On a toujours l'impression que les chansons arrivent toutes seules.» Et la prochaine ? «Peut-être une reprise de Michael Jackson … et puis on verra où le hasard nous mène.»

(1) Paroles de «Hail Mary» , leur première collaboration signée Pomplamoose

Paru dans Libération du 7 novembre 2009

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