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Portables : des cancérologues sonnent l’alarme

D’après vingt cancérologues, il est urgent d’adopter certaines règles de prudence dans l’usage des mobiles.
par Fabrice Tassel
publié le 16 juin 2008 à 10h01

Les 40 millions de Français -- et 2 milliards de personnes dans le monde -- utilisant un téléphone portable sont-ils en danger ? D'après vingt cancérologues, qui ont lancé hier un appel dans le Journal du dimanche , il est urgent d'adopter certaines règles de prudence dans l'usage des mobiles. Emmenés par le très médiatique David Servan-Schreiber, professeur de psychiatrie et auteur à succès, ces médecins estiment que le flou scientifique entourant l'usage du portable ne doit pas empêcher de réagir. «Nous sommes aujourd'hui dans la même situation qu'il y a cinquante ans pour l'amiante et le tabac. Soit on ne fait rien, et on accepte le risque, soit on admet qu'il y a un faisceau d'arguments scientifiques inquiétants» , explique Thierry Bouillet, cancérologue à l'hôpital Avicennes de Bobigny et signataire de l'appel.

Depuis des années les études se succèdent, mais sans délivrer de diagnostic définitif. La communauté scientifique attend avec impatience les conclusions, sans doute vers la fin de l’année, d’Interphone, la première étude épidémiologique menée depuis 1999 sur une grande échelle dans treize pays. Plusieurs de ces pays, dont la France, ont déjà publié des résultats partiels dont certains sont inquiétants, mais les responsables d’Interphone rappellent fréquemment que seules les données définitives permettront de conclure ou non au danger du portable. Récemment une étude suédoise a conclu que, après dix ans d’usage du téléphone mobile, le risque de développer un gliome, la forme la plus maligne du cancer du cerveau, était multiplié par 2,5.

En France, le ministère de la Santé a, pour l'heure, qualifié les risques de «faibles» . Les cancérologues à l'origine de l'appel lancé hier recommandent notamment aux parents d'interdire à des enfants de moins de 12 ans l'usage du téléphone portable, d'éviter d'avoir en permanence un téléphone sur soi, de ne pas le garder près de son corps la nuit, de privilégier le kit mains libres ou l'envoi de SMS, de rester à au moins un mètre d'une personne qui téléphone, d'en limiter l'usage lorsque le réseau est faible ou dans les voitures, les trains, le métro et le bus.

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