Pour l'UFC-Que choisir, la Culture ne connait pas la crise

par Astrid GIRARDEAU
publié le 4 mai 2009 à 17h06

L'UFC-Que Choisir a envoyé la semaine dernière aux députés un document intitulé «L'industrie de la culture et le téléchargement - Quelques chiffres» . Il s'agit d'une mise à jour de l'étude menée par l'association de consommateurs en mars, «La loi Création et Internet : une mauvaise solution à un faux problème» (pdf) , qui montrait non pas une chute, mais une stabilisation de l'industrie culturelle française.

«Ces chiffres ne sont pas ceux d'un groupe à l'agonie» , commente l'UFC face aux résultats du groupe Universal Music publiés dans le Rapport d'activité vivendi 2008 (pdf) . L'association y relève que, si, entre 2007 et 2008, le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 0,2% à taux de change constant (-4,5% à taux de change réel), l'UFC constate que le résultat opérationnel ajusté (EBIDA) a augmenté de 11,6 % (9,9% à taux de change réel) et le taux de marge opérationnelle de 2 points. Aussi reprenant la liste des artistes phares du catalogue de la major (ABBA, Louis Armstrong, Chuck Berry, James Brown, etc.), l'association estime que : «ces œuvres étant amorties depuis bien longtemps, elles sont très rentables lorsqu'elles sont mises en vente sous forme de CD, mais que dire lorsqu'elles sont vendues sous forme numérique. En effet, alors que le CD, pressé, stocké, transporté et distribué, à toujours un coût incompressible, le numérique non. Chaque fichier vendu est quasiment entièrement un profit.»

Chargée de collecter les droits pour les artistes et les créateurs, la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) «peut difficilement parler d'une crise» estime l'association. Elle rappelle que mis à part un léger recul en 2006 (0,4%), et malgré la baisse de la ventre de supports physiques, le volume des perceptions, et donc des revenus globaux des artistes et créateurs du secteur de la musique, «n'ont pas diminué» (voir schéma ci-dessus).

Du côté de l'industrie cinématographique, même constat. Pour l'UFC, le secteur s'inscrit en effet «dans une dynamique de croissance» . Si les ventes de DVD chutent, l'association constate que les autres modes de diffusion progressent : «la fréquentation des salles est bonne, la VOD semble être un mode de diffusion prometteur et les bouquets de chaînes proposés par ADSL, notamment celui de Canal Plus qui rémunère l'industrie, progressent» . Par ailleurs, selon l'INSEE (à partir de données du CNC) montrent, qu'entre 1980 et 2007, les dépenses des ménages en programmes audiovisuels n'ont cessés d'augmenter. «Si le modèle du DVD est jusqu'à présent adapté à cette industrie, il porte également en lui les germes de sa destruction. La multiplication des offres du type pay per view (chaine de télévision où l'on paye à l'acte) ou VOD (vidéo à la demande), la télévision sur téléphone mobile ou l'arrivée d'Orange, un acteur de taille, sur le marché des contenus, créent inévitablement des tensions qui imposent une recomposition du secteur» , commente l'étude.

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