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Libération

Pourquoi nous n'aimons pas les «J'aime»

par Erwan Cario
publié le 3 juin 2010 à 16h07

Le 28 avril, à l'occasion d'un article sur le sujet , nous avons décidé de mettre en place le bouton «J'aime» de Facebook. Le réseau social venait juste de mettre en ligne cette fonctionnalité d'une manière très simple. Il suffisait d'incorporer un petit bout de code tout bête et hop, le tour était joué. Nous l'avouons, plutôt que de réfléchir longuement aux tenants et aux aboutissants d'une telle intégration, nous avons préféré tester le bidule pendant quelques temps, observer son fonctionnement et son utilisation par nos lecteurs. Quitte à revenir sur cette décision plus tard. C'est-à-dire aujourd'hui.

Il faut l'admettre, le système fonctionne bien. Nous avons été même surpris du nombre de clics de la part de nos lecteurs. Souvent supérieur à 400, ce qui est loin d'être négligeable alors que le bouton se trouve à la toute fin du texte. Mais dès le début, malgré ce «succès» fonctionnel, ce petit bouton en fin d'article nous a plus irrité qu'autre chose. Nous ne sommes pas des anti-Facebook hargneux, mais entre la page dédiée à Ecrans.fr , la possibilité de partager les articles sur le réseau social et ce «J'aime» omniprésent, on frisait l'overdose. Et puis, finalement, il y avait cette sale impression de devenir une sorte de «succursale» de Facebook.

En tant qu'utilisateur de Facebook, on se déconnecte rarement du service. C'est pratique : quand on y retourne, pas besoin d'entrer à nouveau son mot de passe. C'est d'ailleurs la première utilité de ce système. Mais Facebook a décidé d'aller plus loin. En permettant la diffusion de ces petits boutons «J'aime», non seulement on ne se déconnecte plus de Facebook, mais on ne le quitte plus vraiment. Vous êtes sur Ecrans.fr, mais vous êtes aussi sur Facebook. Et ça, on n'est pas trop d'accord. Surtout qu'on ne sait jamais ce que le réseau social va finir par faire de toutes ces données récoltées le jour où il lui reprendra l'envie de changer ses conditions d'utilisation.

De plus, à Ecrans.fr, nous vouons un culte au lien hypertexte. C'est pour nous le pilier du web. Et nous ne voulons pas l'abandonner. Si vous voulez faire part de votre intérêt pour un article d'Ecrans (ça nous fait toujours plaisir), faites-le avec un lien. Mais là-dessus, on ne va pas répéter ce qu' Olivier Ertzscheid explique très bien dans sa tribune . Nous supprimons donc aujourd'hui la fonctionnalité «J'aime» sur Ecrans.fr. Vous pourrez toujours, évidemment, partager nos articles sur Facebook, mais il vous faudra quelques clics de plus. Ce qui ne devrait pas être trop pénible.

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