«Prince of Persia», le marchand de sabres est repassé

Visuellement réussi, le «Prince» nouveau assiste un peu trop le joueur.
par Erwan Cario
publié le 9 décembre 2008 à 16h57

Il court sur la corniche, suivi de la belle Elika. Le chemin s'arrête, lui non. Il continue sa course sur la paroi pendant une dizaine de mètres. Il saute alors sur la paroi en face et continue. Il arrive jusqu'à un mur de vigne auquel il s'accroche. Il rattrape Elika. Il avance, puis saute pour attraper une barre. Il ne prend pas le temps de s'arrêter, bondit sur un pilier et, enfin, retrouve la terre ferme. Ce genre de scène, c'est le sceau caractéristique de Prince of Persia . De l'acrobatie, de la performance athlétique permanente, et un peu de combats pour pimenter le tout. Enfin, la vraie marque de fabrique, c'est qu'on y arrive. Pas besoin d'être un virtuose de la manette, les mouvements et les figures s'enchaînent presque d'elles-mêmes.

Cet opus de Prince of Persia est enchanteur. Les choix esthétiques sont originaux et on reste souvent en admiration devant une scène ou un décor. Et avec un gameplay toujours aussi soigné, on traverse les niveaux avec plaisir durant une douzaine d'heures. Mais alors, d'où vient cette étrange impression qu'il manque quelque chose ? Comme une certaine rugosité, un truc auquel s'accrocher. Car à chaque fin de séance, l'impression est la même : on n'a pas vraiment joué. Bien sûr, on a appuyé sur des boutons, on a dirigé notre personnage, mais c'est comme si le jeu nous avait pris par la main.

Ce n’est pas vraiment qu’il est trop facile, juste qu’un joueur n’a pas envie d’être assisté. Il veut pouvoir revendiquer sa victoire. En allant très loin pour rendre leur jeu abordable par le plus grand nombre, les développeurs d’Ubisoft ont peut-être transformé une épopée légendaire en sympathique balade ludique.

Paru dans Libération du 9 décembre 2008

Prince of Persia sur PC, PS3 et Xbox 360. Ubisoft, 70 euros

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