Promis juré, Google adore la vie privée

par Alexandre Hervaud
publié le 6 septembre 2010 à 11h54

Lancée il y a peu, Inside Google est une iniative du Consumer Watchdog , un groupe de consommateurs américains à but non lucratif très impliqué dans le respect de la vie privée. C'est à ce titre qu'ils défendent notamment l'idée de la création d'une «Do Not Track Me list» (une liste «ne me pistez pas») dont l'objectif est : «empêcher les entreprises de récolter nos informations personnelles, tout comme le Congrès avait demandé à la Federal Trade Commission de créer une Do Not Call list pour empêcher les sociétés de télémarketing de bafouer la vie privée des consommateurs» .

Et pour se faire entendre, quoi de mieux qu'une vidéo publiée sur le Net moquant les déclarations parfois limites du PDG de Google, Eric Schmidt. Ah, si, il y a mieux qu'une mise en ligne sur YouTube en fait (propriété de Google, au passage) : diffuser la vidéo , à la fin août, sur les écrans publicitaires géants de Time Square à New York, à raison de 36 rotations quotidiennes ! Voilà le spot en question, ici en version longue :

Exposition médiatique oblige, la réponse de Google n'a pas tardé, puisque la société a annoncé vendredi une mise à jour de sa politique en matière de vie privée . Avec (un brin) d'humour, un porte parole a réagi auprès de l'AFP face à la vidéo satirique en déclarant : «nous aimons les glaces comme tout le monde, mais nous aimons encore plus la vie privée» , et rappelant au passage des gadgets Google parfois méconnus du grand public (le mode de navigation incognito sur Chrome, les chats non conservés sur Gtalk).

Sur le blog officiel de l'entreprise, Mike Yang, un avocat employé par Google, précise : «nous ne changeons aucune de nos pratiques en matière de vie privée, mais nous voulons rendre notre politique plus transparente et compréhensible» . Un refrain qui rappelle des déclarations d'un certain Mark Zuckerberg ...

On apprend que les changements annoncés (des simplifications à base de suppressions de sous-déclarations qui se répétaient entre elles et désormais fusionnées, par exemple) prendront effet le 3 octobre prochain. D'ici là, on peut consulter la nouvelle page Privacy Tools qui recense les «efforts» de Google dans le domaine, ainsi qu'une page FAQ censée répondre aux questions de bases des utilisateurs. Il faut dire que si la perspective de lire des paragraphes de vocables judiciaires n'avait pas déjà effrayé les potentiels curieux, l'introduction du billet s'en chargeait : «longues, compliquée et judiciaire - c'est comme ça que la plupart des gens voient les politiques de vie privée, et à juste titre (...) la majorité étant encore trop difficiles à comprendre» . On se prend à traduire cet aveu de la manière suivante : «si vous ne pigez rien à nos termes obscurs, vous n'avez qu'à les googler» .

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