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Libération

RSF: Internet autant censuré que la presse traditionnelle

par Astrid GIRARDEAU
publié le 3 janvier 2008 à 16h20

«Dans certains pays, Internet est désormais autant censuré que la presse traditionnelle» , note Reporters sans frontières qui comptabilise pour 2007 : 37 blogueurs interpellé, 21 agressés et au moins 2676 sites fermés ou suspendus. Soit 7 par jour, des forums de discussion en majorité. Elle considère qu'aujourd'hui des pays « comme la Chine, la Birmanie ou la Syrie tentent de faire du Web un réseau limité aux seuls échanges à l'intérieur du pays » . L'organisation vient de publier son bilan de l'année écoulée (

Liberté de la presse : l'année 2007 en chiffres ) dont une partie est consacrée à Internet.

La palme de la censure sur le net revient une fois de plus à la Chine, et «au zèle inquiétant de sa cyberpolice» . Un pic a été atteint au 17e Congrès du Parti communiste chinois, période pendant laquelle avec quelque 2500 sites, blogs et forums -- dont un grand nombre étaient de nature politique -- ont été interdits ou rendus inaccessibles. Suit la Syrie, avec, fin 2007, le blocage d'une centaine de sites et la censure de Facebook, Hotmail et Skype «accusés par le gouvernement de Damas d'avoir été infiltrés par les services secrets israéliens» . De son côté, la Birmanie s'est particulièrement fait remarquer lors des manifestations d'octobre dernier en censurant la diffusion d'information sur Internet tout simplement en coupant les accès au réseau.

Avec plus de 400000 sites inscrits sur sa liste noire (sites politiques, islamistes, pornographiques, ...), l'Arabie Saoudite fait aussi partie de la liste treize ennemis d'Internet établie par RSF. Et elle est bien partie pour 2008.

En effet, l'arrestation du blogueur Ahmad Fouad Al-Farhan a été confirmée le 1er janvier par le ministère de l'Intérieur d'Arabie Saoudite. Depuis le 10 décembre 2007, il est détenu, selon le porte-parole du ministère, pour un «interrogatoire» . On ne connaît ni son lieu de détention, ni les raisons exactes de son arrestation.

Un comité de soutien d'Ahmad Fouad Al-Farhana s'est créé et a publié sur son blog un texte qu'il avait rédigé quelques jours avant son arrestation : «J'ai appris qu'un responsable au sein du ministère de l'Intérieur avait demandé l'ouverture d'une enquête à mon sujet. Je devrais être arrêté au cours des deux prochaines semaines. (...) Cette décision fait suite à mes articles sur les prisonniers politiques en Arabie Saoudite. Ils pensent que j'ai lancé une campagne de soutien pour eux. Je n'ai fait que publier quelques articles, afficher des bannières sur mon site et demander aux autres blogueurs d'en faire autant.»

A lire également :

_ - Censure et filtrage en forte hausse sur le net (21/05/2007)

_- Liberté de la presse dans le monde : les blogueurs menacés (16/10/2007)

_ - Chine : souriez, vous êtes cyberfliqués (29/08/2007)

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