Rock & Pirates à Saint-Malo #4 : dernier tour des pistes

Dernier volet de notre série d'articles post-Route du Rock, les oreilles tournées vers l'avenir.
par Alexandre Hervaud
publié le 4 septembre 2009 à 17h18
(mis à jour le 4 septembre 2009 à 17h43)

Suite et fin de notre compte-rendu de parlotte avec certains artistes programmés à la Route du Rock 2009 , édition très satisfaisante bien que marquée par le déclin annoncé des chemises à carreaux. Avec le recul, on pourrait s'auto-flageller de ne pas avoir évoqué certaines questions cruciales, comme la licence globale , par exemple. En même temps, l'exhaustivité n'a jamais été le but premier de l'exercice. Pour cet ultime retour en terre malouine, évoquons donc quelques pistes possibles pour l'avenir du music business, si tant est que la musique puisse encore être considérée comme un business...

Il est de plus en plus fréquent de tomber sur un article, un billet de blog ou une conversation où l'on explique, grosso modo, qu'avec un banal ordi, deux logiciels hackés et des instruments de seconde main, n'importe qui peut faire son album «comme un pro» sans avoir à débourser une fortune. Ce qui n'est sans doute pas foncièrement inexact dans certains cas, mais clairement réducteur. Brad, chanteur des new-yorkais de Crystal Stilts , a ainsi préféré que son groupe se serre la ceinture pour enregistrer leur premier disque : «c'était un choix clair et net, on voulait l'enregistrer en analogique, en 16 pistes. Ça nous a coûté pas mal de fric, mais pour rien au monde on ne l'aurait fait sur le logiciel Garageband» .

En matière de financement alternatif, on peut également citer l'exemple de Kickstarter (ou des initiatives françaises comme MyMajorCompany), qui permettent aux internautes de co-financer des projets musicaux, entre autres. «On nous a conseillé de le faire pour remplacer notre van, qui avait été confisqué par les flics. C'est une démarche intéressante» , reconnaît Brad.

Les sites de streaming légaux comme Deezer ou des logiciels comme Spotify comptent quelques fans parmi les artistes. Conformément aux statistiques présentant la Grande-Bretagne comme un pays d'accros à Spotify, les londoniens d'autoKratz s'avouent grands utilisateurs de la chose ( «parfois je lance même un morceau sur Spotify alors que je l'ai sur mon ordi et que iTunes est ouvert, c'est con, je sais» , avoue même l'un des deux). De son côté, Ed Droste, de Grizzly Bear , n'approuve pas vraiment de l'attitude de son label Warp, dont le catalogue n'est pas disponible sur Spotify : «je ne comprends pas pourquoi, c'est dommage, et c'est pareil pour last.fm. Je leur dis par email tout le temps, mais je peux pas contrôler la maison de disque...» . Sur Spotify, l'internaute n'a donc accès qu'aux albums du groupe réalisés avant son arrivée chez Warp.

D'une manière générale, l'accessibilité immédiate à des pans entiers de la musique mondiale semblent être quasi-unanimement saluée par les artistes, qui sont avant tout eux-même mélomanes. Jason Robert Quever, tête pensante du projet indie pop Papercuts , n'aurait sûrement pas craché sur de tels services quand il était encore ado : «c'était dur de trouver de nouvelles musiques dans les années 90, il fallait presque que ce soit un style de vie. Tu devais être un nerd des disques, c'était un truc un peu élitiste, qui demandait beaucoup de temps et pas mal d'argent. Quand tu repenses à ça, tu peux te dire que c'est mieux maintenant» .

On quitte une bonne fois pour toutes (enfin jusqu'à l'année prochaine, pour ses 20 ans) la Route du Rock avec le set de St. Vincent, alias Annie Clark, géniale petit bout de femme, seule en scène, qui aura épaté son monde avec sa cool reprise du Dig a Pony des Beatles au milieu de son concert.

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Précédemment :

_ Rock & Pirates à Saint-Malo #3 : l'inévitable fuite

_ Rock & Pirates à Saint Malo #2 : le gratuit, ça peut payer

_ Rock & Pirates à Saint Malo #1 : introduction

Saint-Malo, envoyé spécial

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