Second Life: Familles de France déboutée

L'association française espérait faire interdire le monde virtuel aux mineurs.
par Sébastien Delahaye
publié le 2 juillet 2007 à 18h19

Fin mai, l'association Familles de France attaquait Linden Lab , éditeur du monde virtuel Second Life , ainsi qu'une dizaine de fournisseurs d'accès français, qui permettaient aux internautes de rentrer dans le jeu. L'Union Départementale des Associations Familiales de l'Ardèche (UDAF) s'était jointe à la procédure. La plainte des deux associations portait sur la présence dans Second Life de «contenus pédo-pornographiques, de jeux illicites et de propagande pour les drogues» . Familles de France et l'UDAF souhaitaient que l'accès de Second Life soit interdit aux mineurs.

Après une audience en référé le 18 juin, le juge Emmanuel Binoche du Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté les associations de leur plainte aujourd'hui. «Les associations demanderesses ne sont pas en mesure de justifier de la réalisation effective d'un trouble grave à caractère manifestement illicite ou d'un risque de dommage imminent pouvant affecter les mineurs, de nature à justifier la prise de mesures immédiates» , explique-t-il. Les associations sont par ailleurs condamnées à prendre en charge les frais de justice de Linden Lab.

Joint par nos soins, l'avocat des associations, Maître Antoine Chéron, s'est dit «surpris et étonné de cette décision» . Les deux associations peuvent encore choisir de faire appel du jugement, ou de porter l'affaire au pénal. «Mais d'une certaine façon, on a déjà gagné , continue Antoine Chéron. On a informé l'opinion publique sur une partie du contenu de Second Life. Pour nous, il est important que l'éditeur d'un jeu prenne ses responsabilités, notamment vis-à-vis des mineurs. Ce procès, c'était une première au monde, mais ce ne sera sûrement pas le dernier du genre.»

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