«Soft At Home», vers un système unique pour toutes les «box» Internet?

par Catherine Maussion
publié le 20 février 2008 à 18h28
(mis à jour le 21 février 2008 à 0h03)

Orange est en train de plancher sur le futur OS (operating system) de la maison. Il a déjà un nom, «Soft At Home», et deux partenaires, Sagem Communications et Thomson. L'idée d'Orange est d'imposer dans l'univers de la maison numérique, un standard. De parvenir à rallier autour de sa solution, une large brochette d'opérateurs télécoms et d'industriels.

S'il y parvient, cela veut dire un maximum d'équipements, de la box à la télévision, de l'ordinateur au cadre photo numérique, du décodeur à la web radio ou au lecteur vidéo, livrés plug and play et capables de converser aisément. « On veut créer un éco-système, autour de la Live box, le centre des opérations dans la maison » , a expliqué ce matin, Georges Penalver, directeur exécutif en charge du marketing stratégique des Orange Labs, en annonçant la création d'une société commune. A terme, on peut même imaginer piloter depuis la box et l'internet, l'arrosage des plate-bandes ou le système de détection incendie...

A l'origine de la démarche, un constat. Chaque opérateur développe aujourd'hui sa box (Freebox, Neufbox, Livebox, Alice box, Dartybox...), associée à une set-top-box (décodeur télé, appelé encore passerelle résidentielle ou gateway) pour diffuser le triple play (télévision, internet haut-débit, téléphone fixe), et greffer dessus ses services.

Mais chaque acteur doit se débrouiller pour que son matériel ou son service, fonctionne sans bug et avec la meilleure ergonomie. D'où, à chaque fois, des coûts de développement, et in fine , un choix limité d'équipements. C'est à ce modèle dispendieux qu'Orange et ses acolytes veulent mettre un terme: « Si chaque opérateur utilise le même standard, le cadre photo sera moins cher » , insiste t-on chez Orange.

Pour crédibiliser sa démarche, l'opérateur historique est allé chercher les deux poids lourds des box. Sagem Communication fabrique déjà l'Alicebox, la Dartybox, la Neufbox, la Livebox.... Et une bonne fraction des décodeurs écoulés dans le monde, avec ou sans disque durs, et qui décryptent les chaînes télé, qu'elles soient diffusées par le câble, le satellite ou l'ADSL... Thomson est l'autre fournisseur majeur, leader mondial des décodeurs, avec 23,4 millions de boitiers en tous genre livrés en 2007. Orange se vante de son côté de disposer d'un parc de 6 millions de Livebox, émettant massivement en France et en Europe. Soft At Home prône un standard ouvert, mais il fera payer sa licence, « de l'ordre de quelques euros » . Mais, assurent ses concepteurs, « notre objet, ce n'est pas de faire des profits (sic), mais de faire aboutir un standard mondial, et le déployer le plus rapidement possible » .

Orange veut également sortir du système actuel d'un petit cercle de fournisseurs pour les équipements numériques. Deux opérateurs seraient, « très intéressés » , dit François Josserand, le DG de Soft At Home. Les initiateurs du projet se défendent de concurrencer Windows, et son media center, une suite d'applicatifs, greffé sur Windows et qui fait converser l'ordinateur avec la télé. N'empêche, cela ressemble bien à une démarche à la mode Microsoft, mais déployée à partir de la box et de son allié, le décodeur. Et assis sur une légitimité, fait-on remarquer, chez Sagem: « c'est tout de même en France qu'est né le concept de la box et du triple play » . Chez Neuf Cegetel, qui vient de rajouter à son offre télé, une chaîne donnant accès aux vidéos du site Dailymotion, on dit « suivre avec intérêt cette initiative. Mais il existe d'autres standards en cours » .

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