Steve Jobs joue à clash-clash avec Google et Adobe

par Alexandre Hervaud
publié le 1er février 2010 à 13h33
(mis à jour le 2 février 2010 à 13h32)

La règle d'or à respecter pour que vos saillies contre vos adversaires soient bien entendues, c'est de les distiller avec parcimonie. Pas Frédéric Lefebvre pour un sou, Steve Jobs a bien compris cette leçon. D'ordinaire peu loquace, le grand patron d'Apple sait comme s'y prendre pour que ses critiques trouvent un écho – même en les formulant en «petit» comité censé ne pas tout répéter à la presse. Dernières cibles en date de Jobs : Google et Adobe, qui en ont pris pour leur grade il y a quelques jours.

Comme souvent après un lancement ou une annonce importante (en l'occurence la présentation de l'iPad), le roi Jobs a donné audience à sa cour (en gros il a parlé avec des employés, pour ceux qui ont du mal avec les métaphores monarchiques douteuses) dans un des immeubles du siège d'Apple, à Cupertino. Bien que réservés aux troupes, ces moments d'échanges alimentent quasi-systématiquement les commentaires sur la Toile, les propos fuitant généralement à la presse, comme Wired et MacRumors , dans ce cas précis.

DR via Twitpic

Concernant Google, qui avec son Nexus One semble vouloir croquer le marché smartphone dominé par l'iPhone, Steve Jobs a délicatement posé l'ambiance en déclarant : «leur devise " Don't be evil ", c'est de la merde en barre» (on traduit comme on peut). Plus concrètement, les employés bavards rapportent que leur boss n'a pas vraiment l'air terrifié par les ambitions de Google : «On n'a pas cherché à pénétrer le marché des moteurs de recherches, mais eux sont entrés dans celui de la téléphonie. Clairement, ils cherchent à tuer l'iPhone, mais on ne les laissera pas faire» . L'occasion d'annoncer de futures mises à jour «agressives» de l'iPhone que les téléphones sous Android ne pourront égaler, d'après Jobs.

Les oreilles ont également sifflé la semaine dernière du côté de San José, au siège d'Adobe Systems. Décrits comme «des fainéants» , les employés du géant derrière les logiciels Photoshop, Acrobat et surtout Flash auront sans doute apprécié les commentaires de Jobs : «ils ont tout ce potentiel de faire des choses intéressantes, mais ne l'exploitent pas. Apple n'utilise pas Flash parce qu'il est bourré de bugs. Dès qu'un Mac crashe, c'est souvent à cause de Flash. Bientôt, personne ne l'utilisera, le Html 5 va s'imposer» . C'est d'ailleurs déjà le cas pour YouTube , la plateforme de Google, qui teste ce langage depuis peu. Du côté de Flash, on fait un peu la gueule, évidemment. «Je trouve ça triste, pourquoi ne pas donner aux gens le choix de pouvoir l'utiliser, c'est la question qui me taraude» , écrit ainsi sur son blog l'employé de Flash Lee Brimelow, qui se dit malgré tout «grand admirateur de Jobs ». Vas-y, tends l'autre joue, Lee.

DR

Dans un billet précédent , repéré par le blog spécialisé Hyperbate (qui trouve Jobs «un peu optimiste lorsqu'il prétend qu'Html 5 a vocation à remplacer Flash» ), Lee avait partagé ces visuels assez représentatifs des limitations qu'imposera le boycott de Flash aux futurs utilisateurs de l'Ipad. La légende du visuel annonce : «des millions de sites utilisent Flash. Habituez-vous au Lego bleu» . Pour les utilisateurs de l'iPhone, c'est déjà fait.

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