Sur la BBC, l’info se coince la «Bubble»

par Frédérique Andréani
publié le 25 février 2010 à 10h39
(mis à jour le 25 février 2010 à 10h40)

Le principe de The Bubble («La Bulle»), une nouvelle émission humoristique britannique dont le premier épisode a été diffusé vendredi dernier sur la chaîne BBC2, est simple : trois célébrités choisies pour leur sens de la repartie sont enfermées dans une maison pendant quatre jours sans télévision, radio, journaux, Internet ou téléphone portable, et donc sans accès à l'information. Au bout de leur période d'isolement, ils se retrouvent en studio, où le présentateur de l'émission, David Mitchell -- un acteur de sitcom à l'humour décapant -- leur présente une série de reportages télévisés et de coupures de presse. Le challenge pour les participants consiste à reconnaître les faits d'actualité réels des actualités fictives inventées pour l'émission.

Les informations présentées vendredi incluaient ainsi trois reportages télévisés, qui portaient respectivement sur l'utilisation illégale par la police d'un robot téléguidé pour détecter des voleurs (c'était vrai) ; sur l'apparition à York, supposément la ville la plus hantée d'Angleterre, du fantôme de Big Daddy, un catcheur décédé en 1997 (c'était faux), et sur l'infiltration par trois des principaux partis politiques d'un site internet pour mères de famille (c'était faux). D'autres informations inventées par les producteurs et présentées sous forme d'articles de presse annonçaient la création d'un nouveau personnage de train homosexuel pour le dessin animé Thomas, le Petit Train , et sur le lancement d'une nouvelle application pour iPhone supposée alerter l'utilisateur en cas de mauvaise haleine.

Mais la réalité dépasse parfois la fiction, et les candidats ont été stupéfaits de découvrir que l'une des informations, qu'ils avaient tous trois considérée comme inventée, était en fait vraie : à savoir la décision par la BBC d'interdire à ses journalistes d'apparaître dans The Bubble , et donc le boycott de fait par le réseau public de télévision de sa propre émission. Ses producteurs se retrouvent donc à dépendre de la concurrence - en l'occurrence Sky News et ITV - pour la création de faux reportages : il y a des choses qui ne s'inventent pas…

Paru dans Libération du 24 février 2010

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