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Téléphone mobile : des bornes à tout faire

par Stéphanie Lacaze
publié le 7 avril 2011 à 10h54

Il permettait déjà d'écouter sa musique dans le métro, de consulter ses mails, de prendre des photos du petit-neveu en visite, de jouer au poker en ligne et même de passer un coup de fil. Désormais le téléphone mobile prétend aussi remplacer d'un coup nos cartes bancaires, notre carte de transports et les audioguides dans les musées. La technologie NFC ( near field communication ou communication de courte portée) actuellement testée dans neuf grandes villes françaises sélectionnées par le ministère de l'Industrie (Bordeaux, Caen, Lille, Marseille, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse) est la dernière trouvaille des industriels pour nous rendre complètement mobilo-dépendant. Egalement baptisée «sans contact», elle permet grâce au téléphone de payer son entrée à la piscine ou ses achats dans des commerces mais aussi d'obtenir des informations sur des œuvres ou des monuments.

L’utilisation de ces nouveaux appareils est bête comme chou. Pour pouvoir payer avec, il faut d’abord recharger son compte en se connectant sur Internet. La transaction s’effectue ensuite presque comme avec une carte de paiement classique. On présente son téléphone devant un appareil qui ressemble à n’importe quel terminal CB, on l’approche à un centimètre de la machine et lorsque le paiement est effectué une diode s’allume et un petit bip se fait entendre. Pour les commerçants déjà équipés, il ne s’agit pas tellement de répondre à une demande de la clientèle (encore confidentielle) mais plutôt de ne pas passer à côté d’une innovation.

A Bordeaux, par exemple, l’enseigne Virgin est une des premières à s’être portée candidate pour tester cette nouvelle technologie.

Géraldine Norca, 25 ans s'est ruée sur ce téléphone lorsqu'elle a appris qu'on lui offrait de le tester gratuitement. Avec ses 12 cartes de fidélité, ses abonnements à la piscine et aux transports en commun qui encombrent son portefeuille, elle rêve d'un «outil unique qui fasse 36 000 choses». «Et remplacer toutes nos cartes, c'est génial.»

À Nice, la ville promet «une nouvelle façon de visiter le musée d'art moderne et contemporain» . Plus besoin de guide pour décrypter les toiles ou les installations, grâce aux étiquettes intelligentes dont elles sont équipées, le visiteur reçoit sur son téléphone une description de l'œuvre mais aussi une biographie de l'artiste et des infos sur les mouvements artistiques. A Bordeaux, les services de la municipalité d'humeur poétique ont choisi d'équiper les arbres centenaires du jardin public de «cibles», ces petites pastilles bourrées d'infos. En brandissant le téléphone dans leur direction, «les promeneurs peuvent connaître l'histoire des arbres d'un simple clic. Cela marche aussi avec les oiseaux. Si l'un d'entre eux a la discourtoisie de ne pas être sur sa branche, on peut tout de même écouter son cri» , précise le responsable de l'opération à la mairie. Lorsqu'il aura remplacé tout le reste, il faudra juste penser à ne pas oublier son mobile à la maison.

Paru dans Libération du 6 avril 2011

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