«The Walking Dead» : plus belle la mort

par Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS
publié le 20 mars 2011 à 14h38

Quand, après des semaines (des mois?), le shérif adjoint Rick Grimes s'extirpe du coma où l'a plongé la balle d'un bandit, les fleurs que lui a apportées son collègue Shane ont fané. Elles ont séché, même. Le bip de l'électrocardiogramme est mort. Grimes s'arrache du lit d'hôpital, tombe, se traîne, les jambes gourdes, dans le couloir dévasté. Plus personne, plus d'électricité, plus de téléphone. Du sang ; des impacts de tirs sur les murs ; la porte de la cantine cadenassée et bombée en urgence : «N'ouvrez pas, il y a des morts à l'intérieur.» Et ça bouge, là-dedans, ça grommelle. Dans l'interstice de la porte se glissent des doigts livides aux ongles jaunes. Ils ont l'air bien vivant, ces morts. Grimes aura du mal à s'y faire mais faut bien. L'argument de la série The Walking Dead est simple et indiscutable : les zombies ont envahi le monde et ils boulottent le peu de survivants humains comme des Apéricubes.

Diffusée sur Orange Cinéchoc (en espérant une diffusion prochaine sur une télé gratuite à l'audience moins microscopique), The Walking Dead nous arrive de la chaîne payante américaine AMC qui, avec Madmen et Breaking Bad , s'est fait sa place au côté de HBO. Surtout, c'est l'adaptation du comic à rallonge -- 13 albums au compteur -- créé par Robert Kirkman, également auteur pour Marvel (le genre de dingo qui a appelé son fils Peter Parker en hommage à Spider-Man ) et qui a participé à l'adaptation de sa BD. Gros succès d'audience pour une chaîne thématique (jusqu'à 6 millions de téléspectateurs), le petit essai (six épisodes seulement) de la première saison est transformé pour une seconde.

Photo AMC

Mais revenons à nos zombies, ou plutôt, ainsi que les héros les appellent en VO, les «walkers» (variante amusante : les «geeks» ). En fait non, n'y revenons pas. Parce qu'on s'en fout un peu, à force, des zombies bien dégueu de The Walking Dead , l'idée étant plutôt d'observer la société miniature des survivants. On pense à Lost , surtout quand on sait qu'Andrew Lincoln, qui joue Grimes, a été choisi après que Josh Holloway, le Sawyer de Lost , a décliné la proposition. Un Lost sans la mer et les sauts dans le temps, mais avec du sang et des tripes.

Paru dans Libération du 18 mars 2011

The Walking Dead , épisode 1

_ Orange Cinéchoc, dimanche, 20h40.

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