Tour de tablette des concurrents

par Camille Gévaudan et Geoffroy Husson
publié le 29 mai 2010 à 8h36
(mis à jour le 29 mai 2010 à 8h38)

28 mai 2010, une date à marquer d'une pierre blanche pour la plupart des fans d'Apple. Néanmoins, même si l'iPad est un superbe jouet pour grands enfants CSP+, il n'en demeure pas moins que les restrictions inhérentes à sa nature même, logicielle ou matérielle, limite certains de ses usages. D'autres tablettes tactiles existent ou existeront en dehors de l'iPad. Des tablettes qui « pensent différemment » du géant de Cupertino , de par leurs fonctionnalités, leur format ou leur design.

Ratages et projets chez les outsiders

Microsoft se rêvant pionnier des gadgets tactiles, préparait son concept de table interactive dès le début des années 2000 -- pas une tablette, mais une vraie table basse avec quatre pieds et 76 centimètres de diagonale. Mais Surface (finalement sortie en 2008) s'est plus vendue aux hôtels et casinos américains qu'auprès des particuliers. La miniaturisation n'a été envisagée que bien plus tard, pour suivre la course lancée par les iJouets Apple.

Microsoft a eu deux projets de tablettes tactiles, l'un en collaboration avec Hewlett-Packard (HP), l'autre selon une recette maison plus originale : Courier . Cette tablette ressemblait à un véritable livre électronique, présentait un écran scindé en deux parties et était refermable sur elle-même pour se glisser dans la poche.

Mais Courier n'a jamais été concrétisé et HP a laissé tomber Microsoft et son Windows 7, beaucoup trop pataud pour un appareil tactile. D'autres partenariats restent envisageables pour la firme de Redmond qui compte pour cela sur son futur système d'exploitation mobile Windows Phone 7.

HP se débrouille désormais tout seul grâce au rachat ( tout frais ) de la société Palm, spécialisée en ordinateurs de poche et dont il récupère toute l'expertise. Le système WebOS, qui équipe les Palm les plus récents, sera donc installé sur la tablette provisoirement nommée Hurricane (photo). Mais les rumeurs de lancement au troisième trimestre 2010 sont à prendre avec des pincettes.

Android, le challenger signé Google

Dans le domaine des tablettes comme dans celui des téléphones portables , Google s'affiche clairement comme le premier challenger d'Apple. Son système d'exploitation pour mobile Android, ouvert et libre, peut être adopté par tous les fabricants intéressés et permet notamment de bénéficier de «widgets» absents de l'iPad. Affichés sur l'écran d'accueil de la tablette, les widgets permettent, entre autres, de consulter la météo, le cours de la Bourse ou les dernières actualités en un coup d'œil et sans lancer d'application spécifique.

L'un des principaux adversaires de l'iPad tournant avec Android est le français Archos 7 , une tablette de 18 centimètres de diagonale dont le point fort est son prix : à partir de 150 euros. Il faudra également compter avec la tablette allemande WeTab de Neofonie (photo), qui s'annonce prometteuse avec un design épuré et un écran large (30 cm) au format 16/9 ; sortie prévue en septembre, à 450 euros pour le modèle premier prix. Avant-hier, c'était au tour de Dell d'annoncer sa tablette, Streak , et hier, à Acer, avec une tablette à clavier (toujours sous Android).

Google pourrait même développer sa propre tablette en l'équipant de Chrome OS, son futur système d'exploitation pour netbooks. Chrome OS ressemble à un supernavigateur Internet stockant les fichiers de l'utilisateur en ligne pour lui permettre d'y accéder à partir de n'importe quelle machine : tablette, smartphone ou ordinateur de bureau. Mais rien n'est encore certain…

Les liseuses électroniques

La communication d'Apple pour le lancement de l'iPad s'est largement attardée sur l'utilisation de la tablette comme un livre électronique. Avec de jolies étagères virtuelles pour la bibliothèque à iBooks et des pages à tourner d'un glissement d'index sur l'écran, l'iPad veut imiter la classe intemporelle de son ancêtre en papier. Mais l'inconfort de l'écran brillant (et barbouillé de traces de doigts) risque de gâcher le plaisir. Les amateurs de lecture qui ne tiennent spécialement à naviguer sur Internet depuis leur canapé préfèreront investir dans une authentique liseuse électronique , économe en énergie et reposante pour les yeux.

Les Sony Readers et le Kindle d'Amazon se partagent le marché. Chez le fabricant nippon, les derniers modèles Touch (tactile) et Pocket (plus compact) permettent de stocker 350 eBooks en mémoire, lisibles sur un écran d'une quinzaine de centimètres. Le Kindle tire parti de sa connexion 3G pour télécharger livres ou journaux sans passer par un ordinateur, et sa version DX s'offre un écran extra large avec 25 centimètres de diagonale.

Innovants et ouverts à de nouvelles applications grâce au système Android, les lecteurs Alex Reader (Spring Design) et Nook (Barnes & Noble) disposent d'un second écran en couleur pour naviguer dans la bibliothèque des couvertures de livres.

Paru dans Libération du 28 mai 2010

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