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Libération

Twitter, bloguez dans le micro

Mode d’emploi de cette extension du système SMS sur le Web. 
par Erwan Cario
publié le 28 février 2009 à 11h41
(mis à jour le 28 février 2009 à 12h20)

Avec ses dix millions d'utilisateurs, Twitter est-il le phénomène web de 2009 ? Va-t-il succéder à Facebook ? Est-il un signe représentatif de l'évolution de la société numérique ? C'est le genre de questions qui agitent en ce moment le petit monde des observateurs du Net. Comme à chaque fois, les réponses ne seront vraiment crédibles qu'a posteriori. Inutile donc d'en faire aujourd'hui tout un plat. A l'heure actuelle, Twitter est avant tout un outil qui peut se révéler amusant, instructif, divertissant, chronophage ou vraiment ennuyeux. Tout dépend de ce que l'on veut en faire et de la manière dont on l'utilise.

Twitter a été créé en 2006, mais sa popularité a explosé ces derniers mois. C’est une sorte d’extension du système SMS appliquée au Web. Il permet d’écrire des petits messages de 140 caractères maximum. On appelle ça du microblogging. Ces messages sont ensuite lus par les gens qui ­«suivent» l’utilisateur (un abonnement, en somme). Et ce dernier peut lire les messages des gens qu’il suit sur sa page. C’est tout. Et c’est cette simplicité érigée en principe qui a fait le succès de l’application.

Codes

Pour débuter sur Twitter, rien de bien original. Il suffit de rentrer son nom, son ­e-mail, de se choisir un pseudo et un mot de passe, et c'est tout. Rien à voir donc avec Facebook qui requiert goûts musicaux, statut matrimonial, opinion politique ou religion. Twitter n'en est pas moins un réseau social. Car, une fois le compte créé, il ne sert à rien s'il n'est pas connecté aux autres. Il faut donc ensuite trouver des utilisateurs à «suivre». Il y a d'abord les ­connaissances, qu'il faut retrouver par pseudo, nom ou à partir d'un compte mail. Cette utilisation a été la première à émerger sur Twitter, qui était, au moment de son lancement, avant tout un service de SMS communautaire où chacun partageait des petites phrases avec son entourage (d'où le «What are you doing ?» qui précède le champ de saisie). On peut aussi suivre certaines célébrités, comme le cinéaste David Lynch qui transmet chaque matin la météo de Los Angeles.

Aujourd'hui, Twitter est un ­relais d'information d'une impressionnante célérité. Le plus pratique, pour trouver des sources intéressantes, est de regarder les comptes que suivent les utilisateurs aux centres d'intérêt proches du votre (par exemple, sur les sujets touchant à Internet et aux médias, ceux suivis par le twitter «Ecrans» ). On finit vite par être abonné à plusieurs dizaines de personnes qui ne manqueront pas de relayer les informations qui embrasent Twitter, comme ce fut le cas lors des attentats de Bombay en novembre ou le crash en janvier de l'Airbus dans l'Hudson River.

Et lorsqu'on commence à suivre certains comptes, on finit très vite par être suivi. On peut alors diffuser des «tweets» (le petit mot pour désigner les messages). Ici non plus, rien de bien compliqué : il suffit de connaître trois codes très utilisés. D'abord, lorsqu'on répond à un message, on peut le faire de façon privée, mais, dans la plupart des cas, on lance un tweet qui commence par le nom de compte auquel on répond, précédé d'un «@» ( «@écrans Très bien ton mode d'emploi Twitter» ). Ensuite, pour qu'une information intéressante se propage, il faut la «retwitter» pour en faire profiter son propre réseau. On peut donc se contenter de faire un copier-coller du message original précédé de «RT @» puis le nom du compte du diffuseur original de l'information.

Enfin, il y a le «hashcode» qui est sans doute une des trouvailles les plus intéressantes de l'outil de microblogging. En effet, dans sa conception originale, un utilisateur n'était ­concerné que par les gens qu'il suivait et ceux qui le suivaient. Les autres lui étaient étrangers. Le «hashcode», un # suivi d'un mot-clé, permet, grâce à l'utilisation du moteur de recherche, de mettre en place des sujets transversaux qui peuvent ­concerner l'ensemble des utilisateurs de Twitter. Ainsi, pour suivre ce qu'il se dit sur le procès du site The ­Pirate Bay qui se déroule en ce moment en Suède, il suffit de rentrer #spectrial. Et de rajouter le même code à ses «tweets» si on veut participer au débat.

Conviviale

Dans la pratique, il n'y a pas qu'une seule façon d'utiliser Twitter. Une des principales raisons de son succès tient sans doute à l'ouverture dont ont fait preuve les développeurs lors de sa conception. Il est ainsi très facile pour un informaticien un peu chevronné de développer une application qui s'interface avec l'outil de microblogging. Que ce soit pour proposer un service dérivé (tel Twitscoop.com qui fait ressortir les mots les plus utilisés) ou pour développer un logiciel qui permet d'utiliser le service de manière plus conviviale.

On pourra citer Twitterfox , une extension du navigateur Firefox. Une fois installée, elle permet de ne pas avoir à se ­connecter au site Twitter.com : les tweets apparaissent en bas à droite du navigateur, ce qui permet de suivre en temps réel l'activité de son réseau. Très pratique pour ne rien rater d'important. Et pour se faire déconcentrer toutes les trois minutes quand, par exemple, on a un article à finir.

Paru dans Libération du 28 février 2009

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