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Libération

Twitter n'entend pas le tweet comme un cri public

par Stéphane Moussie
publié le 28 août 2012 à 14h07

«Si on poste un tweet, c'est comme si on crie à la fenêtre, l'objectif n'est pas de garder cela privé» , argumentait le mois dernier un juge de Manhattan pour obtenir de Twitter les données de Malcolm Harris , un utilisateur du réseau impliqué dans des manifestations du mouvement Occupy Wall Street. Twitter a fait appel hier de cette décision, refusant de communiquer les informations de Malcolm Harris. Cette affaire pourrait faire jurisprudence en matière de liberté d'expression en ligne outre-Atlantique.

Le service de microblogging entend défendre ses conditions d'utilisations en déposant ce recours. «Elles [les conditions d'utilisation] ont établi depuis longtemps que les utilisateurs sont propriétaires de leurs archives» , argue Twitter qui est soutenu par l'Union américaine des libertés civiles (ACLU). «D'après le premier et le quatrième amendements, nous avons le droit de parler librement sur Internet, avec la certitude que le gouvernement ne pourra pas avoir d'information sur notre discours sans un mandat» , a déclaré Aden Fine, un avocat de l'ACLU.

Un avis que le juge n'a pas partagé fin juin. Il avait ordonné au nom de la loi à l'entreprise qu'elle lui soumette «toutes les informations» de l'utilisateur incriminé. Dans sa décision , le juge considérait que les tweets n'étaient pas soumis à la garantie constitutionnelle qui protège la vie privée. «La constitution [américaine] donne le droit de poster [des tweets], mais comme bon nombre de personnes l'ont appris à leurs dépens, il y a malgré tout des conséquences à ces opinions exprimées publiquement. Ce que vous exprimez en public appartient à tout le monde, ce que vous gardez pour vous vous appartient» , expliquait-il.

Twitter soutient de son côté depuis mai qu'il faut un mandat de la justice californienne, où est situé le siège social, pour livrer ces informations. L'entreprise a par ailleurs noté que les demandes provenant d'Etats ou d'ayants droit concernant les données de ses utilisateurs ont bondi en 2012. En un semestre, les requêtes sont déjà plus nombreuses que sur l'ensemble de l'année dernière. Plus des trois quart proviennent des États-Unis.

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(Avec AFP)

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