UMP, le parti pirate ?

par Astrid GIRARDEAU
publié le 20 février 2009 à 16h40
(mis à jour le 20 février 2009 à 17h16)

L'UMP accusée de contrefaçon pour l'utilisation de morceaux de musique sans l'autorisation de ses ayants droit, le célèbre groupe MGMT ? L'histoire peut paraitre cocasse à trois semaines du passage de l'examen du projet de loi Création et Internet devant l'Assemblée Nationale.

Selon l'AFP, hier, Isabelle Wekstein, l'avocate de MGMT a annoncé hier, jeudi 19 février, qu'elle envisageait de porter plainte contre l'UMP pour contrefaçon. Elle accuse le parti politique d'avoir utilisé Kids , une chanson très populaire du groupe américain, sans leur autorisation, lors de deux de ses meetings -- le Conseil national du 24 janvier et un déplacement du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, le 25 janvier -- ainsi que dans deux vidéos diffusées sur Dailymotion.

L'avocate dit avoir adressé à l'UMP et Dailymotion plusieurs mises en demeure pour réclamer le retrait des vidéos, ce qui aurait été fait seulement trois semaines plus tard. Elle a également fait une demande d'indemnisation à l'UMP, restée aujourd'hui sans réponse.

«On voit que ceux qui préconisent la chasse aux internautes ne sont pas les plus respectueux du droit des artistes , a déclaré l'avocate à l'AFP. Ce sont des actes de contrefaçon, une atteinte au droit de la propriété intellectuelle.» De son côté, Xavier Bertrand, a rapidement réagi. Il s'est défendu que la musique avait été utilisée «dans le cadre de la Sacem» tout en précisant qu'ils étaient «en train de regarder pour qu'il y ait une juste indemnisation du groupe» .

Cela rappelle l'épisode récent autour du site personnel de Frédéric Lefebvre. Sur son site, le porte-parole de l'UMP publie en effet une liste

de caricatures (vidéos et dessins) autour de sa propre personne. Petit problème, il utilise des œuvres protégée sans l'autorisation de leur auteur (par exemple du dessinateur SNUT). Le même qui déclarait «Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ?» se défendait en évoquant l'article L 122-5 alinéa 9 du code de la propriété intellectuelle selon lequel «sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source» .

On notera que cela n'est toujours pas le cas. Aucune des photos de l'album n'est créditée, et la plupart des caricatures restent anonymes ( ici ou ici ).

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_ - Frédéric Lefebvre défend les créateurs partout, sauf sur son site perso

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