Ubuntu : Demain, le bouquetin, ensuite le jackalope

par Erwan Cario
publié le 11 septembre 2008 à 16h08
(mis à jour le 11 septembre 2008 à 16h09)

La distribution Linux Ubuntu a pour particularité de sortir deux nouvelles versions par an. Une au mois d'avril et l'autre au mois d'octobre. La version actuelle est la 8.04 (pour avril 2008) ou Hardy Heron (chaque version correspond à un animal et un adjectif dons la première lettre gagne une place dans l'alphabet, mais vous le saviez déjà ). Fin octobre sortira donc la 8.10, Intrepid Ibex (Bouquetin intrépide) de son petit nom. Pour les curieux (et légèrement kamikazes aussi), il est possible de tester une version de travail alpha 5 . Pour les autres, il faudra patienter jusqu'au 30 octobre pour pouvoir installer une version définitive.

Au programme, quelques améliorations sensibles du système. En premier lieu, la gestion des périphériques deviendra plus souple et plus intuitive avec l'apparition d'une icône d'éjection à la manière de Mac OSX, et une meilleure prise en charge de ceux que l'on peut brancher et débrancher à chaud, comme un clavier ou une souris. On notera ensuite l'apparition d'onglets dans l'explorateur de fichiers et un meilleur support du matériel, qui est un des chevaux de bataille de ces dernières années. Et beaucoup d'autres évolutions sont évidemment au programme (meilleure prise en charge réseau, arrivée d'un système de restauration pour retrouver la configuration du dernier démarrage réussi, etc.). Petite déception quand même, on ne connaît pas encore la jolie création graphique qui accompagnera cette version. Il a intérêt à être classieux, le bouquetin!

Mais le 30 octobre, c'est presque déjà du passé, et il faut regarder vers l'avenir. C'est Mark Shuttleworth, PDG de Canonical, l'entreprise à l'origine de la distribution Ubuntu, qui a dévoilé cette semaine le petit nom de la version 9.04. L'avenir s'appelle donc «Jaunty Jackalope», qui pourrait se traduire par Jackalope chic (ou jovial, si on veut un adjectif en «j»). Ce qui n'avance pas plus, vu que le jackalope, eh bien, on ne sait pas trop ce que c'est par chez nous. Le jackalope est donc une créature imaginaire issue du folklore nord américain qui ressemble à un croisement du lièvre et de l'antilope. Il est représenté par un lièvre avec des bois (voir ci-dessous).

Voilà, voilà...

Bon, c'est vrai qu'on a déjà vu des bestioles plus sympathiques que ce léporidé cornu un peu ridicule. Mais Mark Shuttleworth s'en explique, dans un message sur la liste de diffusion des développeurs d'Ubuntu : «Le lapin guerrier est notre talisman alors que nous abordons une année où nous pouvons raisonnablement espérer qu'Ubuntu sera installé sur plusieurs millions de machines, pour des consommateurs qui peuvent raisonnablement espérer que leur expérience logicielle soit comparable à celles que proposent les OS traditionnels -- Microsoft et Apple. Les barre est placée trés haut, et nous avons l'opportunité de la franchir. C'est une chance de briller qui n'arrive qu'une fois dans sa vie, et nous voulons nous assurer que ce qu'Ubuntu reflète ce qu'il y a de meilleur dans l'écosystème open-source, parce que beaucoup de gens jugerons les logiciels libre en fonction de ce que nous faisons.»

Le jackalope sera donc pour Shuttleworth le symbole des trois grands axes de développement d'Ubuntu 9.04. La bestiole est si rapide qu'elle n'a jamais été capturée, Ubuntu devra donc «demarrer le plus vite possible» . Le jackalope est un croisement entre deux espèce, Ubuntu devra abolir les frontières entre les applications installées sur la machine et celle tournant sur le web (le fait que la prochaine réunion des développeurs d'Ubuntu, du 8 au 12 décembre, ait lieu dans les locaux de Google à Mountain View n'est peut-être pas totalement étranger à ce thème). Et ces bois «bizarres mais redoutables» sont censés rappeler le système complexe de la collaboration entre les développeurs (un peu tiré par les cheveux, celui-là), Ubuntu va donc simplifier et fluidifier la participation et la diffusion des projets, notamment en utilisant un système appelé Bazaar.

Mark Shuttleworth a commenté ce baptême surprenant au blog Bits du New York Times : «J'ai bien peur de ne pas avoir d'excuses. Je mérite toutes les critiques pour ça. Le buck / drake / eft / fawn / heron / ibex / jackalope (les noms des précédentes versions, ndlr), ça ne veut rien dire de plus. Il y a longtemps que nous avons compris que notre santé mentale dépendait du fait de créer des noms dans l'ordre alphabétique, donc le prochain sera K* K*, mais à part ça, ce n'est pas un processus sophistiqué.» Et il ajoute : «le K, ça va être très très dur» .

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