Un million de dollars pour dénoncer le piratage

par Astrid GIRARDEAU
publié le 3 juillet 2007 à 15h05
(mis à jour le 3 juillet 2007 à 15h08)

Un million de dollars à celui qui dénoncera l'utilisation de logiciels piratés dans son entreprise. C'est la nouvelle récompense promise de juillet à octobre 2007 par la branche américaine de la Business Software Alliance (BSA) , une association de défense des droits des logiciels propriétaires, qui comprend parmi ses membres Microsoft, Apple, Symantec, Dell, IBM ou Intel.

Le fait de solliciter la délation n'est pas nouveau pour l'association. Le programme initial ( BSA Rewards program ) a été lancé à l'automne 2005 afin d' «encourager les individus, ayant des informations détaillées sur le piratage de logiciel, à venir et à soumettre l'infraction de façon confidentielle.» Ce sont les gratifications qui évoluent, passant de 200000 à 1 million de dollars (147000 à 735000 euros).

Avec cette initiative estivale, la BSA déclare vouloir «intensifier les efforts pour combattre le piratage des logiciels sur les lieux de travail» . «Les entreprises ont toujours un million d'excuses pour justifier leur utilisation de logiciels sans licence» , a déclaré Jenny Blank, responsable des Affaires légales chez BSA, dans un communiqué. Selon une étude indépendante (1), le piratage aurait coûté près de 7,3 milliards de dollars en 2006 aux Etats-Unis, plaçant ainsi le pays en première position devant la Chine et la France. A noter que, sur la totalité, la part des logiciels piratés y est la plus faible au monde avec 21%, contre 95% en Arménie ou 45% en France.

La BSA se félicite du succès déjà enregistré par le programme, qui lui aurait permis de récupérer 22 millions de dollars (16 millions d'euros) auprès d'une centaine d'entreprises. Avec ce jackpot à la clé, elle espère encourager de nouveaux employés. «Signaler le piratage de logiciel est la bonne chose à faire et la BSA est fière de récompenser les individus qui fournissent des informations crédibles» a déclaré Jenny Blank. Parallèlement, l'association lance une grande campagne publicitaire nationale, Blow the Whistle ( sonner l'alarme ), sur les radios et sur le net.

En France, la BSA ne propose pas de tel système, même si cela serait possible. «Il n'y pas de restrictions légales, mais pour des raisons culturelles, ce type de récompense liée à la délation n'existe pas » , nous a confié le Service Presse France de BSA.

(1) «Global Software Piracy Study», conduit par l'International Data Corps (IDC), mai 2006.

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