Un tsunami d’images

par Arnaud Vaulerin
publié le 12 octobre 2012 à 11h51

Pendant une trentaine de secondes, une image fixe sur un tarmac vide. Puis une grande coulure envahit le bitume charriant des hélicoptères, des ailes d'avion, des voitures et des débris boueux. La scène est filmée par des gardes-côtes de l'aéroport de Sendai, quelques minutes après le séisme du 11 mars 2011. Le tsunami déferle ; on entend un homme par radio : «C'est incroyable, nous sommes en danger et nous ne pouvons pas nous échapper. Le premier étage est submergé. Vite évacuez.» On comprend que les gardes-côtes gagnent le toit du bâtiment.

Même panique dans le port de Onohama (préfecture de Fukushima) : deux employés tentent de fuir en camion avant de se rendre compte que les eaux sont plus rapides qu'eux. Ils passeront plus d'une demi-heure sur le toit d'un 38 tonnes. Ces deux séquences font partie de la quarantaine de vidéos quasi inédites que la chaîne Fuji TV a mises en ligne depuis septembre. Intitulé En souvenir du 11/3 , le projet vise à «conserver des traces du 11 mars pour les transmettre aux générations futures et utiliser ces informations pour aider à la reconstruction à la prévention» de nouvelles catastrophes, indique Fuji TV.

Montrées sans montage ni effets, les images permettent de se rendre compte des périls (les eaux se retirent puis reviennent en puissantes vagues successives), de la force du séisme et des violentes répliques dans les villes à l’intérieur des terres mais également sur de nombreux sites de la côte, ravagés en quelques minutes. Via son réseau de 28 stations locales, Fuji TV a collecté de nombreuses archives dans les préfectures de Fukushima, Miyagi, Iwate. Elle a aussi publié des images d’autres régions, comme celle de Tokyo où on voit les gros lustres de l’Assemblée nationale secoués comme des breloques sous le regard inquiet du Premier ministre de l’époque. Mais pour l’heure, aucune image sur les événements catastrophiques à la centrale de Fukushima n’a été mise en ligne.

Paru dans Libération du 11 octobre 2012

De notre correspondant à Kyoto

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