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Libération

Valse à trois têtes chez BlackBerry

publié le 30 mars 2012 à 11h24

Le groupe canadien Research in Motion (RIM), fabricant des téléphones BlackBerry, a encore remanié sa direction dans l'espoir de redresser la barre après une année de crise achevée par un trimestre dans le rouge.

Son co-fondateur Jim Balsillie a notamment annoncé sa démission complète. Il présidait encore le conseil d'administration de la société après avoir abandonné en janvier , avec Mike Lazaridis, son titre de co-PDG au profit de Thorsten Heins. Le nouveau PDG a orchestré une véritable refonte de la direction du groupe en annonçant le départ de deux autres poids lourds, David Yach, qui était à la tête du développement des technologies, et de Jim Rowan, qui était chargé des opérations internationales.

Le groupe va entamer une «révision globale» de sa stratégie, y compris par d'éventuels partenariats ou ventes de brevets, afin de maximiser la valeur pour les actionnaires, a indiqué Thorsten Heins, laissant même entendre lors d'une conférence téléphonique que la direction «considèrerait» une éventuelle offre de rachat. La valeur de l'action du groupe canadien a fondu de 80% depuis un peu plus d'un an pour une capitalisation boursière de sept milliards de dollars, ce qui le rend particulièrement vulnérable.

«J'ai évalué plusieurs aspects du contexte économique de RIM au cours de mes dix premières semaines comme PDG. La compagnie recèle de grandes forces qui peuvent encore être développées afin d'améliorer ses performances financières» , a déclaré M. Heins. Car les résultats financiers de RIM, ex-chouchou canadien des télécoms, n'ont rien de grandiose pour un groupe revendiquant 77 millions d'abonnés à son téléphone BlackBerry.

RIM a souffert ces derniers mois du retard du lancement du BlackBerry 10 (prévu au cours de l'année 2012), tournant sur un nouveau système d'exploitation nommé QNX, et de l'échec commercial de la tablette PlayBook, arrivée en retard sur ses concurrentes et dont les ventes ont été décevantes au point de déboucher sur des braderies massives.

RIM est également malmené sur les marchés financiers depuis plus d'un an en raison de la compétition féroce de ses concurrents, comme l'iPhone d'Apple et les smartphones Android, mais aussi à cause de problèmes techniques et de résultats décevants.

Signe de sa faiblesse, Research in Motion n'a pas publié jeudi, avec la diffusion de ses résultats, de perspectives chiffrées pour les trimestres à venir et a annoncé qu'il ne le ferait plus.

(AFP)

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