WikiLeaks: Pas d'abandon des charges pour Bradley Manning

publié le 25 avril 2012 à 18h46

Un juge a rejeté mercredi l'abandon de toutes les accusations demandé par la défense de Bradley Manning, taupe présumée de WikiLeaks, lors d'une audience préliminaire devant la justice militaire à Fort Meade (Maryland, est), près de Washington. Le colonel Denise Lind a jugé qu'il n'y avait pas eu de «faute» dans l'enquête des procureurs militaires, et qu'ils n'avaient pas manqué à leur obligation de partager des informations importantes avec la défense. «Le gouvernement a correctement rempli son obligation de partage» des informations avec la défense, a-t-elle affirmé.

Cette décision douche les espoirs de la défense du soldat américain de 24 ans de voir abandonner les 22 chefs d'accusation pesant contre lui, parmi lesquels ceux de collusion avec l'ennemi et d'atteinte à la sécurité nationale.

L'avocat du soldat, David Coombs, avait plaidé mardi contre le chef de «collusion avec l'ennemi» , la principale accusation, en expliquant que Bradley Manning n'avait aucune «intention criminelle» et que l'infraction n'était donc pas constituée. La défense avait cependant remporté une manche en obtenant du juge qu'elle ordonne aux procureurs de lui fournir d'ici au 18 mai des rapports de la CIA et du FBI sur les dégâts provoqués par la publication des documents classifiés par le site WikiLeaks. Les avocats de Bradley Manning espèrent que ces rapports conduiront à tempérer l'accusation pour qui la publication des documents a porté gravement atteinte à la sécurité nationale.

Le juge Lind a ordonné aux procureurs de faire analyser les disques durs des ordinateurs de l'unité dans laquelle servait Bradley Manning en Irak. La défense espère que l'analyse des disques durs révélera que d'autres membres de son unité téléchargeaient également des programmes non autorisés, notamment des logiciels de messagerie instantanée et des jeux, sur des ordinateurs censés être sécurisés.

Bradley Manning est accusé d'avoir transmis à WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260000 dépêches du département d'Etat. L'organisation créée par Julian Assange les avait ensuite mis en ligne, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale.

Bradley Manning n'a pas annoncé s'il plaiderait coupable ou non coupable. La juge a fixé provisoirement au 21 septembre la date de début de son procès devant une cour martiale. S'il est reconnu coupable, il encourt la prison à vie.

(AFP)

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