Neuf mois après les reproches que lui a adressés la Commission européenne sur la position dominante d'Internet Explorer, Microsoft précise enfin son projet de proposer plusieurs navigateurs sur ses systèmes d'exploitation. En juin , ils avaient annoncé travailler sur la question, envisageant soit de ne plus livrer aucun navigateur avec Windows, soit de donner le choix aux utilisateurs. Fin juillet , ils avaient retenu la solution d'un écran de sélection du navigateur -- «ballot screen» -- à l'installation de Windows ou au premier lancement d'Internet Explorer.
Microsoft vient de faire une nouvelle proposition détaillée à Bruxelles. Plusieurs points y ont été précisés.
Le nombre de navigateurs proposés a été fixé à douze et la liste sera régulièrement mise à jour. Les cinq logiciels les plus populaires, qui rassemblent actuellement plus de 99% des internautes, seront visibles d'emblée sur la page de choix et classés selon l'ordre alphabétique du nom de l'éditeur : Apple Safari, Google Chrome, Microsoft Internet Explorer, Mozilla Firefox et enfin Opera. Un «ascenseur» horizontal donnera accès aux sept autres. «Cette approche laissera plein de place à de nouveaux venus» , s'est réjoui Neelie Kroes, commissaire à la concurrence. Chaque éditeur n'aura le droit de proposer qu'un seul logiciel.
Quant à la fenêtre de choix, elle n'apparaîtra finalement pas au premier démarrage de Windows mais au moment d'installer une mise à jour du système d'exploitation -- qu'il s'agisse de XP, Vista ou Seven -- si Internet Explorer est à ce moment défini comme navigateur par défaut. Les utilisateurs ayant désactivé les envahissants Windows Updates ne verront donc jamais la couleur du ballot screen tant attendu...
Le choix se fera en deux étapes, dont Microsoft a fourni des captures d'écran . La première étape explique la fonction d'un navigateur et informe que plusieurs logiciels concurrents existent, tandis que la seconde est réservé au choix proprement dit. Si Internet Explorer n'est pas choisi, Microsoft promet de ne plus en proposer de nouvelles versions dans ses mises à jour Windows, et de supprimer son icône de raccourci dans la barre des tâches.
La Commission européenne a accueilli favorablement les «améliorations» apportées au dossier depuis le mois de juillet. Elle se dit satisfaite, en particulier, du «premier écran expliquant ce que sont les navigateurs» et des boutons «En savoir plus», affichés sous chaque proposition, qui permettront aux utilisateurs de faire «un choix libre et éclairé» . Les nouvelles modalités devraient être valables au sein de l'Union européenne durant cinq ans à compter de leur mise en place.
Une consultation publique (PDF, page 3) invite, à partir d'aujourd'hui et durant un mois, «les consommateurs, les sociétés de développement logiciel, les fabricants d'ordinateurs et les autres parties concernées» à transmettre à la Commission leurs observations et commentaires sur le dossier de Microsoft.
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