XBMC : Le disque dur a l'œil

par François Arias
publié le 24 septembre 2009 à 17h28

Séries, films, musique ou encore photos, ces fichiers ont tendance à s'entasser en pagaille dans les ordinateurs. Et même si la taille des écrans a tendance à augmenter, il est toujours plus agréable de visionner ses médias sur sa télé, bien calé au fond de son canapé. Plusieurs solutions : les consoles et box ADSL (lisant peu de formats), les disques-durs multimédia et enfin les PCHC (PC Home Cinéma). Ces derniers sont assurément les solutions les plus souples mais ils étaient jusqu'ici pénalisés par leur prix élevé et une partie logicielle peu attractive. Le premier obstacle, le prix, a disparu avec l'arrivée sur le marché de «nettops» performants. Pendant fixe des netbooks, ces machines coûtent souvent moins de 400 euros et leur petite taille en font des candidats tout désignés pour un salon. Pour le côté logiciel, XBMC, projet libre et gratuit, est une solution idéale. La preuve en vidéo.

XBMC veut dire Xbox Media Center, du nom de sa plate-forme d'origine, la Xbox première du nom. En novembre 2001 : Microsoft lance sa première console, la Xbox. Monstre technologique à sa sortie, elle est en fait un "simple" ordinateur doté d'un disque dur. Les protections sautent rapidement et des développeurs commencent à créer leurs propres logiciels pour la Xbox. Parmi ces créations, un certain Xbox Media Player qui permet de lire des vidéos sur le disque dur ou le lecteur DVD de la console. Fin 2003, le développement est interrompu pour donner naissance à XBMC, le mot «player» devenant «center» à cause des capacités grandissantes du logiciel. Le logiciel continue donc son petit bonhomme de chemin, aidé par une large communauté et une Xbox peu chère par rapport aux possibilités offertes. Un portage Linux fait son apparition en 2006, suivi en 2008 par des version Windows et Mac. Outre un nombre d'utilisateurs potentiels démultiplié, ce portage sur des machines modernes permet de se défaire des limites liées au manque de puissance de la Xbox.

Le projet est aujourd’hui animé par une vingtaine de membres bénévoles disséminés sur toute la planète. Les grandes décisions sont prises par un «conseil d’administration» élu, mais les développeurs sont libres de s’atteler à toute innovation dès lors qu’ils ont prévenu les autres.

Capable de lire n'importe quel fichier audio ou vidéo, XBMC est un très bon lecteur multimédia mais ce n'est pas son principal intérêt. Un de ses points forts est la gestion des vidéos et de la musique : on lui indique un dossier et pour peu que les fichiers soient bien nommés (exemple : lost.in.ecrans.s01e12.avi ), il va aller chercher tout seul posters, résumés et autres images. Et, par exemple, ranger les différentes séries par nom et par saison. Le résultat : une collection parfaitement organisée en une poignée de minutes. Les perfectionnistes pourront tout de même tout modifier à la main s'ils le souhaitent.

L'autre gros volet de XBMC est le «skinning» : toute l'apparence peut être modifiée, ce qui a permis à une communauté surdouée de créer des thèmes à des années lumières de la concurrence (voir les photos dans la galerie ). De même, il existe de nombreux plugins et scripts qui ajoutent de nouvelles fonctions au programme de base (on peut par exemple regarder ses émissions préférées, récupérées plus ou moins légalement sur les sites internet des chaînes).

Gratuit, beau, efficace et possédant une communauté très sympathique, toujours prête à aider (la configuration est parfois un peu compliquée), XBMC est un modèle de projet open source rondement mené. Il n'est pas pour autant dépourvu de petits défauts. On essuie en effet souvent les plâtres, mais c'est cette innovation permanente qui permet à XBMC de creuser l'avance qu'il a sur les autres logiciels du marché.

On revient très bientôt sur XBMC avec un petit guide pour faire ses premiers pas. Pour les impatients, deux sites : l'officiel qui abrite le gros de la communauté (mais en anglais) et XBMC-Passion , site francophone qui propose plusieurs packs facilitant l'installation.

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